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06/12/2012

Retour vers la littérature – Christian Romain [2012]

Retour vers la littérature, Christian RomainRetour vers la littérature est un petit livre de 220 pages qui retrace les courants de la littérature occidentale avec ses principaux auteurs et leurs œuvres. Homère, Dante, Shakespeare, Cervantes, Voltaire, Gœthe, Hugo, Zola, Dickens, Dostoïevski, Baudelaire, Tchékhov, Kafka, Céline, Hemingway, Sartre... Chaque écrivain et son œuvre sont présentés dans le contexte politique et social de leur époque. Bref, c'est la littérature pour les nuls, agrémentée d'anecdotes amusantes dont voici quelques exemples :

Baudelaire se serait teint les cheveux en vert pour affirmer son mépris des conventions. En fait atteint de syphilis, il devait se badigeonner les cheveux d'une lotion colorée pour ne pas les perdre. Une jolie manière de transformer sa coquetterie en manifeste "poétique" !

Alfred Jarry portait souvent un pistolet avec lequel il s'amusait à tirer en l'air. Comme une femme le lui reprochait, craignant que son enfant soit atteint par une balle, il lui répondit : « Madame, si ce malheur arrivait, nous vous en ferions un autre. »

Petit atout dans l'organisation de ce livre, qui en fait un outil facile d'utilisation, deux index (l'un par auteur et l'autre par œuvre) permettent d'aller y piocher des informations sans forcément en faire une lecture linéaire et chronologique. Quant au propos, il est succinct (parfois un peu trop à mon goût), clair et didactique. Et après tout, il s'agit bien là de l'objectif premier de ce petit livre sans prétention, sous-titré « réapprendre les bases de notre culture littéraire en toute simplicité ». L'ouvrage ne vise donc pas à l'exhaustivité mais à l'incitation à la découverte... Mission accomplie ! Et après avoir refermé ce livre, il reste à faire le plus agréable : se plonger dans la lecture des auteurs eux-mêmes !

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e%2035.gif Christian Romain, Retour vers la littérature, éd. Leduc.s, 224 pages, 13.50 €.

Ce livre m'a été envoyé par Babelio dans le cadre de leur opération "Masse critique". Merci à eux et aux éditions Leduc.s.

24/11/2011

Au bon roman – Laurence Cossé [2009]

U bon roman, Laurence CosséIvan travaille dans une librairie-papèterie et a décidé de n'y vendre que les livres qu'il aime. Il y rencontre Francesca, une fortunée mélancolique qui adore la littérature. Entre les deux, l'entente intellectuelle est immédiate et parfaite : ils décident d'ouvrir une librairie spécialisée, "Au bon roman", qui ne vendra, comme son nom l'indique, que des "bons" romans, romans sélectionnés par un comité de huit auteurs contemporains soigneusement sélectionnés et dont les noms sont tenus secrets. Mais un jour, les membres du comité subissent des menaces et agressions...

On comprend vite que la fantaisie policière dissimule une réflexion tant économique qu'éthique sur la littérature et la commercialisation des biens culturels. En effet, en ouvrant une librairie qui ne vendrait que de "bons" romans (« l'important n'est pas que nous ayons tous les bons romans, mais que nous n'ayons que des bons romans »), Ivan et Francesca bouscule le lecteur, l'interroge : Qu'est-ce qu'un bon roman ? Tout est là, dans cette appréciation subjective. Les goûts se discutent-ils ? Préférer, est-ce exclure ? A quoi sert la littérature ?

En ayant pour ambition de sortir la littérature de la sphère commerciale, la librairie "Au bon roman" fait œuvre de résistance face à une littérature contemporaine gangrénée par la course à la rentabilité : « Nous n'avons que faire des livres insignifiants, des livres creux, des livres faits pour plaire. Nous ne voulons pas de ces livres bâclés, écrits à la va-vite, allez, finissez-moi ça pour juillet, en septembre je vous le lance comme il faut et on en vend cent mille, c'est plié. »

Le succès de la librairie est immédiat, mais son parti pris subjectif ne laisse pas indifférent et bientôt la riposte s'organise : ses détracteurs lui reprochent d'être réactionnaire, la taxe d'élitisme, et opposent à son concept la défense de la diversité et du libre choix...

Au bon roman tient à la fois du policier, de l'histoire d'amour et de la fable. Et si l'intrigue policière s'avère un peu faiblarde et l'intrigue amoureuse assez superficielle, reste un intéressant questionnement sur la place de la littérature, ainsi qu'un un bel hommage au livre et une mine d'informations et de références pour tous les amoureux du roman. A lire avec stylo et carnet à portée de main !

« De toutes les fonctions de la littérature, vous me confirmez qu'une des plus heureuses et de faire se reconnaître et se parler des gens faits pour s'entendre. »

« Nous voulons des livres nécessaires […]. Nous n'avons que faire des livres insignifiants, des livres creux, des livres faits pour plaire. […] Nous voulons des livres écrits pour nous qui doutons de tout, qui pleurons pour un rien, qui sursautons au moindre bruit derrière nous. […] Nous voulons des livres splendides qui nous plongent dans la splendeur du réel et qui nous y tiennent ; des livres qui nous prouvent que l'amour est à l'œuvre dans le monde à côté du mal, tout contre, parfois indistinctement, et le sera toujours comme toujours la souffrance déchirera les cœurs. Nous voulons des romans bons. »

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e%2030.gif Laurence Cossé, Au bon roman, éd. Gallimard, coll. Blanche, 2009, 496 pages, 22 €.

01/04/2010

Séraphine, La vie rêvée de Séraphine de Senlis – Françoise Cloarec [2008]

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Séraphine.gifDes toiles grands formats où fruits et fleurs s'épanouissent en bouquets somptueux et lumineux, chatoyants, flamboyants, foisonnants ; des couleurs triomphantes, des formes surtravaillées, superposées ; du tacheté, du rayé, du bariolé... On dirait que ça ondule, que ça vibre, que ça grouille ! Des rinceaux de marguerites entremêlées, des feuilles et plumes comme des yeux ornés de cils, des arbres de vie puissamment dressés vers le ciel... Des tableaux floraux, tous dédiés à la Vierge ou à Dieu. Car tout a commencé par un ordre. Impératif. Venu de la Vierge, ou d'un ange, la version varie. Mais c'est ainsi qu'a débuté l'aventure de la peinture pour Séraphine de Senlis...

Né en 1864, pauvre, orpheline, bonne pendant 20 ans chez les sœurs, Séraphine Louis est ensuite domestique dans des familles bourgeoises de Senlis. C'est à 42 ans que, cédant à la voix de la Vierge, elle commence à peindre, en cachette, vivant de ménages le jour (ses « travaux noirs ») et peignant la nuit (ses « travaux de couleur »), tout en priant, récitant des psaumes et chantant des cantiques. Or, le hasard veut qu'elle se trouve placée comme femme de ménage chez le collectionneur allemand Wilhelm Uhde, qui défendit très tôt Picasso, Braque et, surtout, révéla la peinture dite naïve du Douanier Rousseau. L'homme d'art devient le mécène de Séraphine : il lui achète toile et matériel, et la protège, malgré la guerre ou l'exil. Un soutien qui cessera lorsque Uhde, appauvri par la crise économique, ne peut plus l'aider : Séraphine se sent alors abandonnée, perd la raison, et est internée (en 1931) jusqu'à sa mort, en 1942.

La biographie que lui consacre Françoise Cloarec, peintre et psychanalyste, est plaisante : elle se lit vite et facilement. Mais le livre reste léger, presque superficiel, et laisse beaucoup des zones d'ombre. Il ne fait qu'effleurer, par touches, par suggestions, la complexité du personnage, contrasté, où se mêlent l'inspiration, l'exaltation, la froidure de l'isolement, de la solitude et de l'incompréhension, et enfin la démence... Car on sait finalement peu de chose de Séraphine, et cette biographie manque un peu d'étoffe. On y apprend tout de même certaines petites choses, sur le contexte artistique (l'émergence et la reconnaissance de l'art « naïf » ou « brut ») et historique (la condition catastrophique des asiles durant la seconde guerre mondiale), mais Séraphine, elle, reste insaisissable...

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Françoise Cloarec, Séraphine, La vie rêvée de Séraphine de Senlis, éd. Phébus, 2008, 172 pages, 12 €.

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18/03/2010

Le voyage à Perros – Jacques Thomassaint [2004]

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Le voyage à Perros.gif« Au moment où la pointe du couteau s'engage dans le gros pain rond, de petits coups brefs frappent à la porte d'entrée. Ambroise se lève lentement, tourne le verrou...
Une toute jeune fille blonde se tient dans la lumière du seuil, un sac de voyage à la main. Elle tremble.
- Grand-père, c'est moi... Anne...
- Je vois bien que c'est toi, petite ! Entre ! »

Ambroise est un vieil homme un peu désabusé, délaissé par sa famille, et qui s'apprête à passer Noël seul, encore une fois. Anne est une ado de treize ans envahie de doutes et d'incertitudes, qui s'interroge sur son père. En quête de réponses et de réconfort, elle fugue et se réfugie chez son grand-père Ambroise qui lui ouvre sa porte, sans poser de question...

En quelques lignes, on saisit la solitude du grand-père, son attachement à son coin de Bretagne, et sa nostalgie. En quelques mots, on comprend le désarroi de la petite fille et ses doutes. En quelques pages, le grand-père et la petite fille se rencontrent, s'apprivoisent, s'offrent attention, réconfort et tendresse, et quelques jours de parenthèse enchantée avant de reprendre le cours ordinaire de leurs vies dissociées.

Une histoire simple et charmante, et aussi un peu cliché il est vrai (la Bretagne tourmentée par la tempête, le grand père bourru au cœur tendre, la petite fille débrouillarde, le routier au grand cœur, etc), mais cela fait tout de même un bien joli petit conte de Noël...

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Jacque Thomassaint, Le voyage à Perros, éd. Le Petit Pavé, coll. Obzor, 2004, 83 pages, 9 €.

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Un livre proposé par Bladelor.

Les avis de Doriane, Hathaway, Stephie, Fashion, Yueyin, Isil, Levraoueg, Armande, Keisha, Chimère, Pascale, Yoshi & Leiloona.

03/11/2009

Challenge "100 ans de littérature américaine"

Généralement, j'évite les challenges comme la peste car je suis tout à fait incapable de m'y tenir... Sauf que là, je n'ai pas pu résister ! Une thématique que j'aime, des règles très peu contraigantes... Me voilà donc inscrite au challenge 100 ans de littérature américaine initié par Bouh.

Le principe ? Lire des oeuvres d'auteurs américains du 20e siècle. Et comme Bouh n'est pas trop stricte sur le règlement, on peut même déborder sur le 21e siècle ! Et on n'a pas d'obligation en nombre de lectures, on peut lire à notre convenance 1, 2, 5, 10, 20, 100 livres si l'on veut ! Et ce jusqu'au 31/12/2010, date de fin du challenge. Cela devrait être réalisable ! Si, si ! Je peux le faire ! Et vous zaussi ! Yes, we can !

Je me suis donc engagée pour 5 livres dans un premier temps, dont je n'ai pas encore choisi les titres, mais dans le lot il devrait y avoir du William Faulkner et du Philip Roth, et certainement aussi "Gatsby Le Magnifique" de F. Scott Fitzgerald, qui est inscrit sur ma LAL depuis, pfff ! Voilà donc une belle occasion d'enfin le lire !

Edit du 12/11/2009 : voici ma première contribution au challenge : Exit le fantôme de Philip Roth [2007]
Edit du 25/11/2009 : Effacement de Percival Everett [2001]
Edit du 05/12/2009 : La route de Cormac McCarthy [2006]
Edit du 11/01/2010 : Le couperet de Donald Westlake [1997]
Edit du 17/01/2010 : Car de Harry Crews [1972]

5/5, challenge accompli ! Mais comme j'aime ça, je repars pour 5 livres de plus !

Edit du 12/04/2010 : De sang-froid de Truman Capot [1965]
Edit du 15/04/2010 : Netherland de Joseph O'Neill [2008]
Edit du 22/04/2010 : Gatsby le Magnifique de Francis Scott Fitzgerald [1925]
Edit du 07/05/2010 : Un homme de Philip Roth [2006]
Edit du 10/05/2010 : Sukkwan Island de David Vann [2008]

10/10 : challenge re-accompli ! Mais comme j'aime toujours ça, je repars denouveau pour 5 de plus !

Edit de 30/05/2010 : Le boxeur manchot de Tennesse Williams [1945-1954]
Edit du 08/06/2010 : Désert américain de Percival Everett [2004]
Edit du 11/06/2010 : Pourfendeur de nuages de Russell Banks [1998]
Edit du 28/07/2010 : La Chambre aux échos de Richard Powers [2006]
Edit du 26/01/2011 : Frères de sang de Richard Price [1976]

Et voilà, cette fois c'est bel est bien fini, challenge accompli !