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01/04/2010

Séraphine, La vie rêvée de Séraphine de Senlis – Françoise Cloarec [2008]

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Séraphine.gifDes toiles grands formats où fruits et fleurs s'épanouissent en bouquets somptueux et lumineux, chatoyants, flamboyants, foisonnants ; des couleurs triomphantes, des formes surtravaillées, superposées ; du tacheté, du rayé, du bariolé... On dirait que ça ondule, que ça vibre, que ça grouille ! Des rinceaux de marguerites entremêlées, des feuilles et plumes comme des yeux ornés de cils, des arbres de vie puissamment dressés vers le ciel... Des tableaux floraux, tous dédiés à la Vierge ou à Dieu. Car tout a commencé par un ordre. Impératif. Venu de la Vierge, ou d'un ange, la version varie. Mais c'est ainsi qu'a débuté l'aventure de la peinture pour Séraphine de Senlis...

Né en 1864, pauvre, orpheline, bonne pendant 20 ans chez les sœurs, Séraphine Louis est ensuite domestique dans des familles bourgeoises de Senlis. C'est à 42 ans que, cédant à la voix de la Vierge, elle commence à peindre, en cachette, vivant de ménages le jour (ses « travaux noirs ») et peignant la nuit (ses « travaux de couleur »), tout en priant, récitant des psaumes et chantant des cantiques. Or, le hasard veut qu'elle se trouve placée comme femme de ménage chez le collectionneur allemand Wilhelm Uhde, qui défendit très tôt Picasso, Braque et, surtout, révéla la peinture dite naïve du Douanier Rousseau. L'homme d'art devient le mécène de Séraphine : il lui achète toile et matériel, et la protège, malgré la guerre ou l'exil. Un soutien qui cessera lorsque Uhde, appauvri par la crise économique, ne peut plus l'aider : Séraphine se sent alors abandonnée, perd la raison, et est internée (en 1931) jusqu'à sa mort, en 1942.

La biographie que lui consacre Françoise Cloarec, peintre et psychanalyste, est plaisante : elle se lit vite et facilement. Mais le livre reste léger, presque superficiel, et laisse beaucoup des zones d'ombre. Il ne fait qu'effleurer, par touches, par suggestions, la complexité du personnage, contrasté, où se mêlent l'inspiration, l'exaltation, la froidure de l'isolement, de la solitude et de l'incompréhension, et enfin la démence... Car on sait finalement peu de chose de Séraphine, et cette biographie manque un peu d'étoffe. On y apprend tout de même certaines petites choses, sur le contexte artistique (l'émergence et la reconnaissance de l'art « naïf » ou « brut ») et historique (la condition catastrophique des asiles durant la seconde guerre mondiale), mais Séraphine, elle, reste insaisissable...

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Françoise Cloarec, Séraphine, La vie rêvée de Séraphine de Senlis, éd. Phébus, 2008, 172 pages, 12 €.

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24/07/2006

[expo] Géricault, la folie d'un monde (Lyon)

medium_gericault.gifCette exposition du musée des Beaux-Arts de Lyon met en lumière l'engagement de Théodore Géricault comme peintre d'histoire, maniant avec subtilité le symbole et l'allégorie politique. Une quarantaine de tableaux, plus d'une centaine d'œuvres d'arts graphiques et deux sculptures livrent la vision humaniste si particulière que l'artiste porte sur le peuple, la guerre, les enfants, la sexualité, les faits divers et les épisodes historiques de son époque.

La scénographie, certes classique, est efficace. Elle est organisée en quatorze sections chacune introduite par un texte qui amorce des pistes d'interprétation et des recoupements sans pour autant être indigeste, et en laissant le visiteur aller lui-même plus avant dans la réflexion. La faible intensité lumineuse (inévitable pour des questions de conservation des œuvres) et les couleurs sombres en harmonie des murs créent une ambiance intimiste propice à la déambulation et à la contemplation des œuvres. Enfin, la grande majorité des œuvres présentées ne sont pas des tableaux à proprement parler mais des œuvres graphiques et autres travaux préparatoires. Cela semble décevoir certains visiteurs, pas moi ! J'ai été ravie de pouvoir ainsi suivre la genèse de tableaux très connus : en voir les études préparatoires éclaire ces œuvres majeures d'un jour nouveau, laissant apparaître les doutes et le travail de l'artiste.

Bref, une bien belle exposition consacrée à l'un des artistes majeurs du romantisme français.

 

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Géricault, la folie d'un monde
Du 21 avril au 31 juillet 2006
Musée des Beaux-Arts de Lyon - 20 place des Terreaux - 69001 Lyon

Exposition vue le 24/07/2006

05/01/2006

[musée] Musée des Augustins (Toulouse)

Le musée des Augustins, musée des Beaux-Arts de la ville de Toulouse, est l'un des premiers musées de France. Crée en 1793, très peu de temps après le Louvre, il abrite des collections de peinture et de sculptures du Moyen-Age au début du XXe siècle. Il est installé dans un ancien couvent édifié au XIVe siècle, dans le plus pur style gothique méridional. Et cet espace architectural majestueux crée une parfaite harmonie avec les œuvres présentées : un ensemble de sculptures médiévales est rassemblé dans les salles gothiques ouvrant sur le cloître, les peintures religieuses du XVe au XVIIe siècle trouvent leur place dans la sobriété exceptionnelle de l'église, etc.

Dans l'aile plus récente (édifiée en 1888 et inspirée d'un projet de Violet le Duc) est exposée, dans une salle d'inspiration romane, la collection de chapiteaux romans du musée, véritable panorama de l'évolution de la sculpture romane. Enfin à l'étage sont réunies les œuvres des différentes écoles de peinture française (Champaigne, Delacroix, Manet, Toulouse-Lautrec...), toulousaine (Chalette, Tournier...), mais aussi italienne (Guido Reni, Guardi...), flamande et hollandaise du XVIIe au début du XXe siècle, ainsi que quelques sculptures remarquables (Rodin, Claudel...).

Bref, ce musée est un havre dédié à la contemplation en plein cœur du centre ville.

 

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Musée des Augustins – 21 rue de Metz – 31000 Toulouse

Musée visité le 04/01/2006