07/04/2008
Les guerriers du silence (Les guerriers du silence, tome 1) – Pierre Bordage (1993)
Quelques cent mondes composent la Confédération de Naflin, parmi lesquels la somptueuse et raffinée Syracusa. Mais dans l'ombre de la famille régnante, les mystérieux Scaythes d'Hyponéros (des non-humains venus d'un monde inconnu et doués d'inquiétants pouvoirs psychiques) trament un gigantesque complot dont l'instauration d'une dictature sur la Confédération ne semble constituer que la première étape. Avec la pleine complicité de l'Église du Kreuz, aux visées expansionnistes et totalitaires, et la force armée des mercenaires de Pritiv, les Scaythes vont brutalement tenter de prendre le contrôle de la Confédération. Et les moines-guerriers de l'Ordre Absourate, force protectrice de la Confédération, ne paraissent pas avoir les moyens de leur faire obstacle... Pendant ce temps Tixu Oty, un obscur employé d’une compagnie de voyages intergalactiques par transferts cellulaires, qui noie son ennui dans l'alcool sur la planète Deux-Saisons, voit sa vie basculer à l'instant où Aphykit, une belle Syracusaine traquée, passe la porte de son agence et le supplie de l'aider à échapper à ses poursuivants...
Bon d'accord, résumer 576 pages de SF en un paragraphe est un exercice périlleux, et je dois déjà avoir perdu 3/4 de mes lecteurs, au minimum ! Pour ceux qui restent, voici donc un bon premier tome d'un (a priori) bon Space Opera, avec tous les ingrédients inhérents au genre : univers interplanétaire, planètes exotiques, civilisations extraterrestres baroques, guerre intergalactique, enjeux politiques, questionnement sur l'avenir de l'espèce humaine... Le tout porté par un véritable souffle épique et agrémenté d'un brin de romance. On lit donc ce pavé avec plaisir et sans le moindre ennui ! Seul et tout petit bémol : des néologismes mal fichus et agaçants (ondemort, brûlentrailles, ovalibus, personnair, etc) qui reviennent à longueur de texte.
La trilogie des guerriers du silence se poursuit avec :
- Terra Mater (tome 2)
- La citadelle Hyponéros (tome 3)
BlueGrey
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Pierre Bordage, Les guerriers du silence, éd. L'Atalante, coll. Bibliothèque de l'évasion, 2005, 1636 pages, 45 €.
L'avis du biblioblog.
22:10 | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : littérature, roman, SF, Space Opera, guerre, religion
04/04/2008
L'attentat – Yasmina Khadra (2005)
Dans un restaurant de Tel Aviv, une jeune femme se fait exploser au milieu des clients. Toute la journée, à l'hôpital, le docteur Amine, brillant chirurgien israélien d'origine palestinienne, opère les victimes de l'attentat. Amine a toujours refusé de prendre parti dans le conflit qui oppose son peuple de naissance à son peuple d'adoption et s'est entièrement consacré à son métier, à sa femme Sihem et à construire leur bonheur. Jusqu'à ce jour. Jusqu'à ce que, au milieu de la nuit, on le rappelle d'urgence à l'hôpital pour examiner le corps déchiqueté de la kamikaze. Le sol se dérobe alors sous ses pieds : il s'agit de sa propre femme. Découvrir la suite...
23:30 | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : littérature, roman, attentat, terrorisme, islamisme, kamikaze, intégrisme
30/03/2008
Le nom de la rose – Umberto Eco (1980)
Genre : chronique médiévale,
intrigue policière et jeu littéraire
An de grâce 1327 : la chrétienté est en crise, divisée entre l'autorité du pape avignonnais Jean XXII et l'empereur d'Allemagne, Louis de Bavière, qui cherche à étendre son règne. Guillaume de Baskerville, moine franciscain, ex-inquisiteur et représentant du Saint-Empire doit organiser une rencontre pour réconcilier les instances religieuses qui soutiennent l'un ou l'autre des partis. Cette rencontre doit se dérouler dans une abbaye bénédictine isolée sur les contreforts d'une montagne, havre de sérénité et de neutralité, célèbre pour la science de ses moines et la richesse de sa bibliothèque où s'amasse, en milliers de volumes et de manuscrits, la somme du savoir humain. Mais dès son arrivée, accompagné de son secrétaire le jeune novice Adso de Melk, Guillaume de Baskerville se voit prier par l'Abbé d'enquêter sur la mort d'un moine, retrouvé écrasé aux pieds des murailles. C'est la première des sept morts suspectes qui vont égrener les sept journées et les sept chapitres de se récit, la clef de ces morts inexplicables semblant devoir être cherchée du côté de la mystérieuse et labyrinthique bibliothèque...
En apparence, Le nom de la rose est donc une chronique médiévale articulée sur une intrigue policière. Découvrir la suite...
21:05 Publié dans => Lire & délires | Lien permanent | Commentaires (21) | Tags : livre, roman, enquête, moyen-age, lire & délires
27/01/2008
Bleu de chauffe – Nan Aurousseau (2005)
Genre : plombier plombant
Cela ressemble à une histoire vraie. Ça tombe bien, c'est une histoire vraie. Enfin, à peu près, puisqu'il s'agit du portrait doux-amer du narrateur et en partie aussi de l'auteur, Nan Aurousseau, ex-taulard, plombier, chauffagiste et maçon, qui signe ici son premier roman. Découvrir la suite...
23:50 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : littérature, livres, roman, critique, plombier
07/12/2007
Harry Potter et les Reliques de la Mort (Harry Potter, tome 7) – J.K. Rowling (2007)
Depuis le 21 juillet dernier, date de la sortie anglo-saxonne de cet ultime tome, je me bouche héroïquement les oreilles et détourne courageusement les yeux de toute allusion potterienne afin de ne pas gâter le suspens et altérer mon plaisir de lecture quand enfin j'aurai ce livre entre les mains... Et aujourd'hui, le jour fatidique est arrivé : c'est fini ! Non, ce n'est pas un cri de joie que j'émets ainsi, mais plutôt un regret. Car oui, moi aussi je m'y suis laissée prendre, et c'est avec regret que j'ai quitté l'univers de Harry une fois ma lecture achevée. Comme sans doute beaucoup d'entre vous, j'ai lu ce roman partagée entre l'envie d'enfin savoir comment tout cela se termine (même si l'intrigue et le final sont prévisibles), et le désir de faire durer ce dernier rendez-vous...
...dans lequel Harry doit accomplir son destin : affronter Vous-Savez-Qui. Avant de mourir, Albus Dumbledore lui a révélé la manière dont ce dernier a divisé son âme en sept parties, enfermées dans des objets symboliques, les Horcruxes. Harry, toujours flanqué de Ron et Hermione, doit donc retrouver et détruire ces Horcruxes. Et sans dévoiler la fin des aventures du sorcier (Mourra ? Mourra pas ?), je peux toutefois vous donner quelques unes de mes impressions tant sur ce dernier tome que sur l'ensemble de l'heptalogie signée J.K. Rowling.
La première bonne surprise de cet ouvrage est que, après avoir ouvert tant de pistes inédites dans l'avant-dernier volume un peu indigeste (Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé) qui faisait craindre un dernier tome échevelé, J.K. Rowling réussit à boucler sa saga de façon honnête et efficace, en résolvant quasiment tous les mystères. Ce livre est certes plus sombre que les précédents (les cadavres s'amoncellent) mais il est bien rythmé, on y retrouve humour, action, révélations, retournements de situation, et l'on fait même un dernier petit tour à Poudlard, la plus fascinante école de magie jamais fréquentée (honnêtement, n'avez-vous jamais eu envie d'aller y faire un tour ?).
Cet ultime opus est la conclusion d'une expérience unique en littérature jeunesse : en effet, en choisissant de faire vieillir ses personnages d'un an à chaque tome et en conduisant ainsi son héros depuis l'enfance jusqu'à sa majorité, J.K. Rowling a accompagné une génération de lecteurs à l'orée de l'âge adulte. La série Harry Potter est un récit initiatique dense et complexe, où le héros (et dans une certaine mesure le lecteur avec lui) s'arrache, dans la douleur, à l'univers magique de l'enfance pour entrer dans l'âge adulte.
Toutefois, depuis le quatrième tome (Harry Potter et la coupe de feu) il est évident que J.K. Rowling n'écrit pas que pour les enfants. L'introduction de la mort, de la souffrance, a modifié la tonalité des romans. De plus les thèmes brassés par l'auteur rencontrent un écho immédiat dans notre monde contemporain et notre histoire : racisme de certains sorciers au "sang pur" contre ceux d'ascendance moldue, sort des elfes de maison, sous-classe opprimée indifféremment par les "méchants" et les "bons", trahison des institutions, enregistrement des nés-moldus pour mieux les éradiquer, désinformation dans les médias officiels, résistance, etc.
Au final on prend conscience de la cohérence de l'univers créé par J.K. Rowling, univers à la fois exotique mais aussi très proche de notre quotidien et pour lequel les réponses sont à trouver au-delà de la magie, dans des valeurs humanistes. Un message certes "évident" mais distillé de bien belle manière.
BlueGrey
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J.K. Rowling, Harry Potter et les Reliques de la Mort (Harry Potter and the Deathly Hallows), traduit de l'anglais par Jean-François Ménard, éd. Gallimard, 2007, 809 pages, 26,50 €.
Plein d'autres avis, partout sur le net, en voici quelques uns : Kalistina, Livrovore, Thom, YueYin, Gaël, Gachucha, etc.
12:40 | Lien permanent | Commentaires (11) | Tags : littérature, roman, magie, sorcier, Harry Potter