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04/05/2009

La douce empoisonneuse – Arto Paasilinna (1988)

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La douce empoisonneuse.gifLinnea est une avenante petite vieille, veuve du colonel Ravaska, qui mène une existence paisible dans sa maisonnette de campagne, non loin d'Helsinki. Elle écoulerait ainsi ses vieux jours, sereinement, entre ses violettes et son chat, sans son gougnafier de neveu qui, aidé de deux acolytes, la rackette mensuellement. Le jour où le trio infernal ne se contente plus de sa maigre retraite mais l'oblige à signer un testament à leur avantage, c'en est trop ! Linnea fuit pour la ville, chez son amant d'antan. Le trio n'a alors plus qu'une obsession : se débarrasser de l'aïeule pour toucher l'héritage. Mais Linnea, sous sons aspect de frêle vieille dame, a de la ressource ! Et les noirs desseins du funeste trio, de situations burlesque en quiproquos rocambolesques, se retournent en faveur de Linnea, tandis que pour ses ennemis... c'est la déculottée !

Ce roman au style faussement naïf et à l'humour décalé se lit avec beaucoup de plaisir et de facilité ! Aux situations improbables et cocasses s'ajoutent des personnages pittoresques bien campés, jamais tout à fait innocents, pleins de défauts, de mauvaises pensées et d'envies (les loubards méchants pas fins : un régal !). A ce titre, le personnage de Linnea est particulièrement savoureux : sous son aspect de frêle et inoffensive mamie, elle s'avèrera plus maligne, ambigüe et vénéneuse qu'il n'y paraissait de prime abord...

De plus, sous l'aparente farce, Paasilinna n'en oublie pas la satire : l'abandon et la maltraitance des personnes âgées, le désœuvrement d'une jeunesse déboussolée carburant à la bière bon marché et vivotant de magouilles, une police pétocharde et incompétente : rien ne va plus dans la belle Finlande...

Enfin l'écriture, légère et enjouée, saupoudrée d'un soupçon d'aigreur et relevée d'un trait d'humour noir et d'une touche de cynisme, ajoute du peps à ce petit roman tout à fait distrayant !

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Arto Paasilinna, La douce empoisonneuse (Suloinen Myrkynkeittäjä), éd. Gallimard, coll. folio, 2003 (1988), 254 pages, 6 €.

Du même auteur : Le Bestial Serviteur du pasteur Huuskonen

petit livre.gifUn livre proposé par Pascale.
Les avis de Goelen, Yoshi73, Leiloona, Karine :) & Pascale.

20/04/2009

Morts et remords – Christophe Mileschi (2005)

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Morts et remords.gif« Je suis vieux, bientôt je vais mourir. J'ai passé toute ma vie adulte à me taire. J'ai écrit des pages par milliers : des poèmes, des essais, des articles, des nouvelles, des romans, des esquisses de tout et de rien, des pièces et des ébauches de pièces, des textes pour la radio, des fabliaux, des pamphlets, des lettres, des journaux de bord, et encore des poèmes, des nouvelles, des romans... Mais je n'ai pas pu dire l'essentiel, la seule chose qui me faisait écrire. Elle est restée en travers de ma gorge. J'aurai parfois voulu me la trancher, la gorge, y plonger mes deux mains pour fouiller et tirer de là-dedans ce nœud, ce morceau à cracher qui ne voulait pas qu'on le crache, ce cri. »

Ce premier livre de Christophe Mileschi est aussi le dernier de son narrateur, Vittorio Alberto Tordo, écrivain italien qui, au soir de sa vie, se repent de n'avoir su écrire la vérité et d'avoir passé sous silence l'essentiel, à savoir sa participation active à des engouements collectifs meurtriers (guerre de 14-18, fascisme, guerres coloniales, lois raciales...). Découvrir la suite...

23/03/2009

La solitude des nombres premiers – Paolo Giordano (2008)

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La solitude des nombres premiers.gifCe sont deux enfants tristes et solitaires qui peinent à grandir, deux êtres à part, deux vilains petits canards, deux ados au bord du précipice, jamais très loin du pire. Alice boite depuis un accident de ski dont elle rend son père responsable. Mattia est un génie des mathématiques, mais a un comportement d'autiste depuis que sa sœur jumelle handicapée a disparu par sa faute. Tous deux sont les ennemis de leur propre corps qu'ils maltraitent, elle en s'affamant, lui en se scarifiant. Tous deux creusent un gouffre autour d'eux pour que rien ni personne ne puisse les atteindre : ils vivent dans une solitude à la fois voulue et subie, jusqu'à leur rencontre... mais sauront-ils se reconnaître ?

« Les autres furent les premiers à remarquer ce qu'Alice et Mattia ne comprirent qu'au bout de nombreuses années. Ils pénétrèrent dans la pièce main dans la main. Ils ne souriaient pas, leurs regards suivaient des trajectoires différentes, mais on aurait dit que leur corps coulaient l'un dans l'autre à travers leurs bras et leurs doigts joints. […] Il y avait entre eux un espace commun dont les confins n'étaient pas bien tracés, où rien ne semblait manquer et où l'air paraissait inerte, tranquille. »

Paolo Giordano n'est pas un styliste : sa langue est froide et blanche. Pourtant, il réussit à faire exister des personnages attachants, à faire ressentir leur extrême solitude et leur souffrance constituante, et à faire par moment monter l'émotion. La solitude des nombres premiers est une jolie histoire un peu triste, un roman mélancolique, un curieux mélange de violence et de délicatesse qui se lit vite, vite, sans reprendre son souffle.

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Paolo Giordano, La solitude des nombres premiers (La solitudine dei numeri primi), traduit de l'italien par Nathalie Bauer, éd. du Seuil, 2009 (2008), 328 pages, 21 €.

Les avis de Choupynette, Crapouillaud et Yueyin.

Merci à Chez les filles et aux Editions du Seuil de m'avoir envoyé ce livre.

15/03/2009

Encore une danse – Katherine Pancol (1988)

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Encore une danse.gifClara, Joséphine, Lucille, Agnès, Philippe et Rapha : enfants, ils ont habité le même immeuble de banlieue, sont allés à la même école, se sont fait des serments d'amitié éternelle, comme on en fait à l'enfance en y croyant fort : amis "pour la vie".

Puis, ils ont grandi, et leurs vies ont pris des cours différents : Découvrir la suite...

12/03/2009

Palermo solo – Philippe Fusaro (2007)

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Palermo solo.gif« Le baron est né à l'aube du XXe siècle.
Le baron n'a rien vu, ni rien su de ce qu'était le XXe siècle dans sa seconde moitié.
Le baron est originaire de C.
Le baron a dû quitter sa ville natale parce que la Mafia l'a condamné à ne plus y retourner, sauf le 2 novembre, jour de la Fête des Morts.
Le baron est un homme d'honneur, il paie sa dette de sang, il paie d'avoir battu à mort un garçon issu d'une famille d'un autre clan.
Le baron vit depuis plus de cinquante ans dans une suite du Grand Hôtel et des Palmes à Palerme, via Roma, à deux pas du port, à deux pas de la mer.
Le baron est une rumeur qui circule dans la ville blessée de Palerme. »

Philippe Fusaro nous raconte l'étrange histoire du "Signor Barone", condamné par la Mafia à l'enfermement volontaire à perpétuité dans un palace de Palerme. Découvrir la suite...