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13/01/2010

Fendragon - Barbara Hambly [1985]

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Fendragon.gifJenny Waynest, guérisseuse et sorcière de son état, mène une vie tranquille dans son petit village des marches du Nord, une terre ravagée par les rudes conditions climatiques et par les pillages incessants, une région du Royaume que les forces royales ont oublié de visiter (et accessoirement de défendre) depuis des décennies. Dans son village vit également quelqu'un de parfaitement unique, l'un de ces héros mythique que célèbrent les ballades : Lord John Aversin dit le Fendragon, un tueur de dragon, le dernier encore vivant ! Il est aussi le seigneur du lieu, le compagnon de Jenny et le père de ses garçons. Alors, quand un dragon sème la panique à la capitale, le roi dépêche le gentilhomme Gareth, un gringalet dégingandé à peine sorti de l'adolescence et un peu gauche, quérir l'aide de Lord Aversin et le convaincre de se charger du problème...

La grande réussite de ce roman est de détourner avec humour les codes traditionnels de la fantasy. Ainsi, à la vision idéalisée du héros forcément beau, valeureux, courageux, charismatique et invincible véhiculée par les contes et ballades qu'affectionne Gareth, ce dernier se retrouve face à un Lord Aversin bien loin des chevaliers de légendes : un grand gaillard plus tout jeune, aux manières pour le moins rustiques, myope, passionné de livres d'histoire, grand connaisseur de la race porcine et père de famille ! De plus Lord Aversin ne semble pas plus enthousiaste que cela à l'idée de devoir à nouveau affronter un dragon... Incompréhensible !

L'autre personnage central du roman, et la véritable héroïne de cette histoire, est Jenny Waynest, une femme qui a sacrifié ses ambitions de magicienne pour Lord Aversin, afin de lui donner deux fils, et qui est toujours partagée entre son amour pour sa famille et la nécessité de se consacrer à la méditation et à l'étude de la magie pour parfaire et accroitre ses talents. Une petite touche féministe inattendue et bienvenue dans un univers de la fantasy traditionnellement plutôt machiste !

Enfin, le dragon lui-même, loin d'être une simple symbolisation monstrueuse du "mal", est lui aussi traité avec finesse. C'est non seulement une créature fabuleuse et majestueuse, mais c'est également une créature complexe et ambivalente, qui fascine tout autant qu'elle terrorise. Ses intentions et ses motivations sont révélées petit à petit et vont au-delà du simple plaisir de massacrer des humains et d'amasser de l'or, elles s'avèrent bien plus profondes... C'est aussi l'occasion pour Barbara Hambly de quelques envolées lyriques à la gloire des dragons : « Il était d'une noirceur lumineuse, avec une crinière de rubans de sang, des yeux comme des anneaux de métal encerclant des puits de nuit éternelle. Il était le danger et la mort. Il faisait chanter l'or et il crachait le feu. Il était le dragon des légendes. »

Ajoutez à cela des personnages secondaires tout aussi décalés et bien croqués ; une atmosphère particulière, entre nostalgie et poésie, mâtinée de pragmatisme ; un style moins grandiloquent et plus intimiste que celui des grands cycles traditionnels de fantasy ; une bonne dose d'humour (les scènes de cour, les désillusions de Gareth qui voit le monde à travers le prisme des récits épiques et qui se retrouve confronté à une réalité désenchantée) ; et vous obtenez ce Fendragon, un roman de fantasy au traitement intelligent, original, inattendu et très agréable.

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Barbara Hambly, Fendragon (Dragonsbane), traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Michel Demuth, éd. Seuil, coll. Points fantasy, 2006 (1985), 360 pages, 6,50 €.

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Un livre proposé par Fashion.

Les avis de Yueyin, Isil, Levraoueg, Armande, Keisha, Chimère, Pascale, Goelen, Yoshi & Leiloona.

07/12/2007

Harry Potter et les Reliques de la Mort (Harry Potter, tome 7) – J.K. Rowling (2007)

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5fdb61c0450c9a4069c2de19a626cf3a.gifDepuis le 21 juillet dernier, date de la sortie anglo-saxonne de cet ultime tome, je me bouche héroïquement les oreilles et détourne courageusement les yeux de toute allusion potterienne afin de ne pas gâter le suspens et altérer mon plaisir de lecture quand enfin j'aurai ce livre entre les mains... Et aujourd'hui, le jour fatidique est arrivé : c'est fini ! Non, ce n'est pas un cri de joie que j'émets ainsi, mais plutôt un regret. Car oui, moi aussi je m'y suis laissée prendre, et c'est avec regret que j'ai quitté l'univers de Harry une fois ma lecture achevée. Comme sans doute beaucoup d'entre vous, j'ai lu ce roman partagée entre l'envie d'enfin savoir comment tout cela se termine (même si l'intrigue et le final sont prévisibles), et le désir de faire durer ce dernier rendez-vous...

...dans lequel Harry doit accomplir son destin : affronter Vous-Savez-Qui. Avant de mourir, Albus Dumbledore lui a révélé la manière dont ce dernier a divisé son âme en sept parties, enfermées dans des objets symboliques, les Horcruxes. Harry, toujours flanqué de Ron et Hermione, doit donc retrouver et détruire ces Horcruxes. Et sans dévoiler la fin des aventures du sorcier (Mourra ? Mourra pas ?), je peux toutefois vous donner quelques unes de mes impressions tant sur ce dernier tome que sur l'ensemble de l'heptalogie signée J.K. Rowling.

La première bonne surprise de cet ouvrage est que, après avoir ouvert tant de pistes inédites dans l'avant-dernier volume un peu indigeste (Harry Potter et le Prince de Sang-Mêlé) qui faisait craindre un dernier tome échevelé, J.K. Rowling réussit à boucler sa saga de façon honnête et efficace, en résolvant quasiment tous les mystères. Ce livre est certes plus sombre que les précédents (les cadavres s'amoncellent) mais il est bien rythmé, on y retrouve humour, action, révélations, retournements de situation, et l'on fait même un dernier petit tour à Poudlard, la plus fascinante école de magie jamais fréquentée (honnêtement, n'avez-vous jamais eu envie d'aller y faire un tour ?).

Cet ultime opus est la conclusion d'une expérience unique en littérature jeunesse : en effet, en choisissant de faire vieillir ses personnages d'un an à chaque tome et en conduisant ainsi son héros depuis l'enfance jusqu'à sa majorité, J.K. Rowling a accompagné une génération de lecteurs à l'orée de l'âge adulte. La série Harry Potter est un récit initiatique dense et complexe, où le héros (et dans une certaine mesure le lecteur avec lui) s'arrache, dans la douleur, à l'univers magique de l'enfance pour entrer dans l'âge adulte.

Toutefois, depuis le quatrième tome (Harry Potter et la coupe de feu) il est évident que J.K. Rowling n'écrit pas que pour les enfants. L'introduction de la mort, de la souffrance, a modifié la tonalité des romans. De plus les thèmes brassés par l'auteur rencontrent un écho immédiat dans notre monde contemporain et notre histoire : racisme de certains sorciers au "sang pur" contre ceux d'ascendance moldue, sort des elfes de maison, sous-classe opprimée indifféremment par les "méchants" et les "bons", trahison des institutions, enregistrement des nés-moldus pour mieux les éradiquer, désinformation dans les médias officiels, résistance, etc.

Au final on prend conscience de la cohérence de l'univers créé par J.K. Rowling, univers à la fois exotique mais aussi très proche de notre quotidien et pour lequel les réponses sont à trouver au-delà de la magie, dans des valeurs humanistes. Un message certes "évident" mais distillé de bien belle manière.

  

BlueGrey

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J.K. Rowling, Harry Potter et les Reliques de la Mort (Harry Potter and the Deathly Hallows), traduit de l'anglais par Jean-François Ménard, éd. Gallimard, 2007, 809 pages, 26,50 €.

Plein d'autres avis, partout sur le net, en voici quelques uns : Kalistina, Livrovore, Thom, YueYin, Gaël, Gachucha, etc.

29/07/2004

[cirque jeune public] Yapa K'toi / Compagnie Tellem Chao

Lola l'accordéoniste et Tiko le magicien-acrobate : deux artistes pour une seule scène... Pour parvenir à se voler la vedette, ils discutent, se disputent, rusent, se charment... Une histoire d'amour, à base de gags visuels et d'effets magiques, qui évoque les plaisirs et les difficultés de la séduction et de la vie à deux. Un spectacle sans paroles qui nous parle pourtant de la différence, de la tolérance et de l'amitié.

Un spectacle vivant, visuel, ludique et poétique, une jolie idée et un agréable moment, surtout pour les plus jeunes.

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Yapa K'toi
Par la compagnie Tellem Chao - 10 rue Sedaine - 75011 Paris
Avec Gilles Trech et Sarah Schreiber

Spectacle vu le 29/07/2004 au Festival d'Avignon Off