Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

13/01/2010

Fendragon - Barbara Hambly [1985]

5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif 5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif 5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif 5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif

 

Fendragon.gifJenny Waynest, guérisseuse et sorcière de son état, mène une vie tranquille dans son petit village des marches du Nord, une terre ravagée par les rudes conditions climatiques et par les pillages incessants, une région du Royaume que les forces royales ont oublié de visiter (et accessoirement de défendre) depuis des décennies. Dans son village vit également quelqu'un de parfaitement unique, l'un de ces héros mythique que célèbrent les ballades : Lord John Aversin dit le Fendragon, un tueur de dragon, le dernier encore vivant ! Il est aussi le seigneur du lieu, le compagnon de Jenny et le père de ses garçons. Alors, quand un dragon sème la panique à la capitale, le roi dépêche le gentilhomme Gareth, un gringalet dégingandé à peine sorti de l'adolescence et un peu gauche, quérir l'aide de Lord Aversin et le convaincre de se charger du problème...

La grande réussite de ce roman est de détourner avec humour les codes traditionnels de la fantasy. Ainsi, à la vision idéalisée du héros forcément beau, valeureux, courageux, charismatique et invincible véhiculée par les contes et ballades qu'affectionne Gareth, ce dernier se retrouve face à un Lord Aversin bien loin des chevaliers de légendes : un grand gaillard plus tout jeune, aux manières pour le moins rustiques, myope, passionné de livres d'histoire, grand connaisseur de la race porcine et père de famille ! De plus Lord Aversin ne semble pas plus enthousiaste que cela à l'idée de devoir à nouveau affronter un dragon... Incompréhensible !

L'autre personnage central du roman, et la véritable héroïne de cette histoire, est Jenny Waynest, une femme qui a sacrifié ses ambitions de magicienne pour Lord Aversin, afin de lui donner deux fils, et qui est toujours partagée entre son amour pour sa famille et la nécessité de se consacrer à la méditation et à l'étude de la magie pour parfaire et accroitre ses talents. Une petite touche féministe inattendue et bienvenue dans un univers de la fantasy traditionnellement plutôt machiste !

Enfin, le dragon lui-même, loin d'être une simple symbolisation monstrueuse du "mal", est lui aussi traité avec finesse. C'est non seulement une créature fabuleuse et majestueuse, mais c'est également une créature complexe et ambivalente, qui fascine tout autant qu'elle terrorise. Ses intentions et ses motivations sont révélées petit à petit et vont au-delà du simple plaisir de massacrer des humains et d'amasser de l'or, elles s'avèrent bien plus profondes... C'est aussi l'occasion pour Barbara Hambly de quelques envolées lyriques à la gloire des dragons : « Il était d'une noirceur lumineuse, avec une crinière de rubans de sang, des yeux comme des anneaux de métal encerclant des puits de nuit éternelle. Il était le danger et la mort. Il faisait chanter l'or et il crachait le feu. Il était le dragon des légendes. »

Ajoutez à cela des personnages secondaires tout aussi décalés et bien croqués ; une atmosphère particulière, entre nostalgie et poésie, mâtinée de pragmatisme ; un style moins grandiloquent et plus intimiste que celui des grands cycles traditionnels de fantasy ; une bonne dose d'humour (les scènes de cour, les désillusions de Gareth qui voit le monde à travers le prisme des récits épiques et qui se retrouve confronté à une réalité désenchantée) ; et vous obtenez ce Fendragon, un roman de fantasy au traitement intelligent, original, inattendu et très agréable.

______________________________

Barbara Hambly, Fendragon (Dragonsbane), traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Michel Demuth, éd. Seuil, coll. Points fantasy, 2006 (1985), 360 pages, 6,50 €.

petit livre.gif

Un livre proposé par Fashion.

Les avis de Yueyin, Isil, Levraoueg, Armande, Keisha, Chimère, Pascale, Goelen, Yoshi & Leiloona.

Commentaires

Une lecture assez mitigée pour moi ... mais ce n'est pas mon genre de prédilection. ;)

Écrit par : Leiloona | 13/01/2010

C'était bien hein... j'ai beaucoup aimé moi aussi :-)))

Écrit par : yueyin | 14/01/2010

Ce sera mon dernier maillon, j'ai le temps ;)

Écrit par : Stephie | 14/01/2010

Contrairement à ce que je pensais au départ, j'ai beaucoup apprécié ce roman. Ne reste plus maintenant qu'à écrire mon billet ! :-)

Écrit par : Restling | 16/01/2010

je l'ai offert à Zazimuth lors d'un de nos échanges et elle a beaucoup aimé :)

Écrit par : anjelica | 16/01/2010

@ Leiloona : il y a longtemps que je n'avais pas lu de fantasy (et pourtant j'aime ça) mais ce livre m'a redonné envie... Comme quoi, chacun ses goûts, hein !

@ yueyin : viiiii, c'était bien !!!

@ Stéphie : un bon dernier maillon ! Tu n'as plus qu'à t'armer de patience...

@ Restling : bhâ alors ? On a pas fait ses devoirs ?! ;-)

@ anjelica : c'est de la fantasy "accessible" je pense, même pour les personnes qui n'aiment pas trop la fantasy...

Écrit par : BlueGrey | 17/01/2010

Mazette quel billet ! Je n'avais qu'une envie courir à la librairie pour me l'acheter ;-) vraiment tu me donnes très envie.

Écrit par : éléa | 31/01/2010

@ éléa : j'en suis ravie ! ;-)

Écrit par : BlueGrey | 01/02/2010

Les commentaires sont fermés.