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31/05/2006

Mars la Verte - Kim Stanley Robinson (1993)

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medium_mars_la_verte.gifAlors que j'ai vraiment aimé le premier tome, Mars la Rouge, livre certes complexe mais passionnant, ce second volet de la trilogie martienne m'a plutôt déçu !

En effet, on quittait le premier tome sur une tentative de révolution des marsunistes qui souhaitaient s'affranchir de la tutelle de la Terre. On apprend dès le début du second tome que cette tentative a échoué. Alors, que se passe-t-il dans ce second tome ? Et bien pas grand-chose de neuf : on prend les mêmes et on recommence : les Verts veulent "aréoformer" Mars, les Rouges veulent la préserver dans sa biosphère naturelle, et Verts et Rouges veulent obtenir leur indépendance par rapport à la Terre qui elle voit en Mars une source de richesse et une alternative à son explosion démographique. Et le livre s'enlise rapidement dans cette opposition idéologique (et ses corollaires scientifiques, politiques, sociologiques, économiques et autres "iques") entre Verts et Rouges. Les thématiques abordées sont intéressantes, mais inutilement redondantes avec le premier tome. Et tout cela nous mène où ? A une seconde révolution bien sûr ! Mais il faut attendre les 60 dernières pages (sur 822!) pour qu'enfin le livre redevienne palpitant !

Bref, pas grand-chose de neuf dans ce second tome, si ce n'est, en pointillé, l'émancipation progressive des premières générations de martiens qui doivent penser leur relation avec une Terre qu'ils ne connaissent et ne comprennent pas. Ce livre reste toutefois une belle anticipation scientifique et l'auteur nous offre dans cette saga une intrigue politique de bon niveau et une analyse fine de la psychologie des nouveaux martiens.

 

BlueGrey

 

Kim Stanley Robinson, Mars la Verte, traduction de Michel Demuth, éd. Pocket, coll. Pocket SF, 2003, 822 pages, 10 €.

Du même auteur : Mars la Rouge & Mars la Bleue

25/04/2006

Je l'aimais - Anna Gavalda [2002]

Je l'aimais.gifJe viens de lire Je l’aimais, premier et tout petit roman d'Anna Gavalda, écrit dans un style minimaliste, et qui se lit très vite :

Adrien est parti, sa femme Chloé et leurs deux filles sont sous le choc. Pierre, le père d'Adrien, apporte à la jeune femme son réconfort, à sa manière : plutôt que d'accabler son fils, il semble lui porter une certaine admiration. Son geste est égoïste, certes, mais courageux. Lui n'en a pas été capable. Tout au long d'une confidence en pointillés, il raconte à sa belle-fille comment, jadis, en voulant lâchement préserver sa famille et son confort, il a gâché sa vie et son amour.

« On biaise, on s'arrange, on a notre petite lâcheté dans les pattes comme un animal familier. On la caresse, on la dresse, on s'y attache. C'est la vie. II y a les courageux et puis ceux qui s'accommodent. C'est tellement moins fatigant de s'accommoder... »

Ce livre est facile à lire, mais il lui manque quelque chose, un peu de profondeur sans doute. Les émotions sont présentes, certes, mais pas très intenses. La morale du livre (parfois il faut faire des choix douloureux pour parvenir au bonheur) reste simpliste. L'idée de confronter le beau-père et la belle-fille autour du départ du fils et mari est originale (c'est là un des rares intérêt de ce livre assez larmoyant) car alors les dialogues font mouche. Le beau-père est le personnage qui a le plus de substance et je le trouve assez réussi quand il tombe le masque du "vieux con" autoritaire et hautain, mais c'est une tranche de vie somme toute assez banale qu'il raconte.

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e%2020.gif Anna Gavalda, Je l'aimais, éd. J'ai Lu, coll. J'ai Lu Roman, 2003 (2002), 154 pages, 4,80 €.

Du même auteur : L'Echappée belle, Ensemble, c'est tout

28/03/2006

La prochaine fois - Marc Lévy (2004)

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Voilà un roman facile à lire, une lecture idéale pour un week-end pluvieux, une histoire conte de fées dont le sujet est le destin. Celui de Jonathan Gardner, expert en peinture à Boston, qui croise celui de Clara, jolie galeriste londonienne. Tous deux poursuivent la même quête d'un mystérieux tableau de Vladimir Radskin, peintre russe du XIXe siècle. Autour d'eux gravitent le commissaire-priseur Peter Gwel (l'ami fidèle de Jonathan), l'artiste Anna (la fiancée de Jonathan), mais aussi une femme étrange, spécialiste des phénomènes paranormaux, et notamment du syndrome de déjà-vu. Et justement, Jonathan et Clara sont convaincus de s'être déjà rencontrés auparavant. Etait-ce dans une autre vie ?

On retrouve dans ce 4e roman de Marc Levy son thème récurent de l'âme sœur, la fluidité de son écriture, le thème universel de l'amour mijoté avec un soupçon de surnaturel : Marc Levy connaît la recette. Un roman en somme assez plaisant. Il ne vous reste donc plus qu'à baisser votre garde intellectuelle pour entrer dans cette histoire fantaisiste, à savourer comme une petite sucrerie vite digérée !

  

BlueGrey

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Marc Lévy, La prochaine fois, éd. Pocket, coll. Pocket, 2005, 258 pages, 6,20 €.

24/02/2006

Mars la Rouge - Kim Stanley Robinson (1992)

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XXIe siècle: 50 hommes et 50 femmes, représentant les nations majeures et toutes les disciplines scientifiques, embarquent à bord de l'Arès, un immense vaisseau spatial, un micro-monde où ils vont vivre pendant plus d'un an avant d'atteindre Mars la rouge... Au delà de l'exploration, la mission de ces hommes et de ces femmes est de s'installer définitivement sur Mars, afin de fonder une nouvelle société, en rupture avec la Terre déliquescente qu'ils ont quittée. Et si les hommes ne peuvent s'adapter, il faudra adapter Mars aux hommes. Mais terraformer Mars, c'est aussi la détruire en tant que cadre naturel martien, et des conflits opposent la faction qui veut préserver la sauvagerie initiale de la planète à ceux qui militent pour la terraformation.

Cet ouvrage est le premier tome d'une trilogie d'envergure dont le propos est très solidement documenté : une fiction soutenue par des connaissances tant scientifiques que sociologiques. Mais cette histoire est aussi une saga humaine : en effet la narration est animée par des personnages forts et crédibles, divisés sur le projet de colonisation de la planète Mars, qualifié tantôt de souhaitable avancée de l'évolution humaine, tantôt de crime écologique.

Passionnant !

 

BlueGrey

 

Kim Stanley Robinson, Mars la Rouge, traduction de Michel Demuth et Dominique Haas, éd. Pocket, coll. Pocket SF, 2003, 662 pages, 8,60 €.

Du même auteur : Mars la Verte & Mars la Bleue

24/10/2005

Ensemble, c'est tout – Anna Gavalda [2004]

Genre : à la guimauve

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«Paulette Lestafier n'était pas si folle qu'on le disait. »

Voici une petite merveille de roman à la guimauve que j'ai dévoré en 3 nuits, un bijou, un moment rare... Un peu trop tendre pour être honnête ce roman, mais ça fait tellement de bien!

Ce livre raconte une histoire d'amour actuelle entre quatre éclopés de la vie.
Dans la famille Bras Cassés il y a Philibert, l'aristocrate bègue, chouan désarmé, toqué et lunaire, fana d'histoire de France, un être exquis. Ensuite vient Franck, garçon taillé dans l'échine, cuistot grossier au coeur cabossé, fana de filles et de motos, pas très malin, un peu faraud, un peu couillu, un peu grande gueule. Puis Paulette, la mémé têtue, de Franck vieille dame pleine de bleus, fana de son petit-fils. Enfin, Camille, jeune femme fragile, mi-fée, mi-ange, et un peu extraterrestre aussi, qui n'ose plus tenir un crayon malgré son grand talent pour le dessin. Tous sont pleins de bleus, pleins de bosses et tous ont un cœur gros comme ça.
Ces quatre là, ils n'auraient jamais du se rencontrer. Pourtant ce livre raconte leur rencontre justement, mais aussi les frictions, la tendresse, l'amitié, les coups de gueule, les réconciliations et tout le reste encore... Bref, leur histoire d'amour.

« Pour la première fois et tous autant qu'ils étaient, ils eurent l'impression d'avoir une vrai famille.
Mieux qu'une vrai d'ailleurs, une choisie, une voulue, une pour laquelle ils s'étaient battus et qui ne leur demandait rien d'autre en échange que d'être heureux ensemble. Même pas heureux d'ailleurs, ils n'étaient plus si exigeants. D'être ensemble, c'est tout. Et déjà c'était inespéré. »

Dire que j'ai aimé ce livre n'est pas assez fort : je n'ai pas pu le lâcher jusqu'à ce que je sois arrivée au dernier mot de la dernière page. Allez ! Comme je suis une bonne fille, je vous le donne ce dernier mot de la six cent quatrième page : "souriant" ! Il est pas beau le mot de la fin ?

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e%2040.gif Anna Gavalda, Ensemble, c'est tout, éd. le dilettante, 2004 (2004), 603 pages, 22 €.

Du même auteur : L'Echappée belle, Je l'aimais