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09/09/2006

Balzac et la Petite Tailleuse chinoise – Dai Sijie (2000)

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medium_petite_tailleuse.gif«Dans la Chine rouge, à la fin de l'année 68, le Grand Timonier de la Révolution, le président Mao, lança un jour une campagne qui allait changer profondément le pays : les universités furent fermées, et les "jeunes intellectuels", c'est-à-dire les lycéens qui avaient fini leurs études secondaires, furent envoyés à la campagne pour être "rééduqués par les paysans pauvres".»

Dans les années 1970 la Révolution culturelle a donc exilé dans la montagne du Phénix du Ciel deux lycéens citadins, le narrateur et son ami Luo, à fin de rééducation dans les rizières. La vie est rude et laborieuse et, sous l'oeil vigilant du chef du village, un communiste zélé mais un peu ignare, les deux garçons tentent tout simplement de continuer à vivre. Heureusement deux évènements vous venir éclaircir la condition des deux amis : Découvrir la suite...

23/08/2006

Océan mer - Alessandro Baricco (1993)

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medium_ocean_mer.gifA la pension Almayer, posée sur la corniche ultime du monde, à un pas de la fin de la mer, se croisent sept personnages au destin étrange et romanesque, sept naufragés de la vie qui tentent de recoller les morceaux de leur existence.
Plasson le peintre veut réaliser le portrait de la mer. Ann Dévéria est venue pour guérir d'une maladie étrange : l'adultère. Le Professeur Ismaël Bartleboom cherche à définir l'endroit exact où finit la mer. Elisewen est atteinte d'une maladie rampante et insaisissable, une maladie de petite fille trop fragile pour vivre et trop vivante pour mourir : la mer doit la sauver. Le Père Pluche accompagne Elisewen et ne dit jamais ce qu'il faudrait dire. Adams, lui, se tait, paraissant à jamais exilé dans un monde qui, inexorablement, est ailleurs. Et puis, il y a l'autre locataire dans la pension. Dans la 7e chambre, celle qui a l'air vide. Eh bien, elle ne l'est pas. Il y a un homme dedans. Mais il ne sort jamais.
Enfin et surtout il y a la mer, le vrai personnage principal de ce récit entre poésie et bizarrerie.

Toute la première partie de livre (la moitié) est franchement agaçante. On oscille entre la mièvrerie surécrite, mais habilement ficelée j'en conviens, et le roman d'aventures pseudo-philosophique savamment construit. Le récit, à tiroirs, est haché, fait de ruptures tant narratives que stylistiques. Ces effets déroutent un peu et énervent pas mal en nous tenant éloignés de la fiction : on devine une intrigue mais on ne comprend pas bien de quoi il en retourne... jusqu'à la fin évidemment où les morceaux du casse-tête prennent sens.
Mais surtout, à retenir, le passage central du roman, évoquant le naufrage de la Méduse : époustouflant ! Le récit monte alors en intensité pour un finish à bout de souffle : «La première chose c'est mon nom, la seconde ces yeux, la troisième une pensée, la quatrième la nuit qui vient, la cinquième ces corps déchirés, la sixième c’est la faim, la septième l’horreur, la huitième les fantasmes de la folie, la neuvième est la chair et la dixième est un homme qui me regarde et ne me tue pas.» Sublimissime !
Malheureusement cette quinzaine de pages ne suffit pas à sauver l'ensemble, bouffi de prétention littéraire.

  

BlueGrey

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Alessandro Baricco, Océan mer, traduit de l'italien par Françoise Brun, éd. Gallimard, coll. folio, 2002, 282 pages, 5,60 €.

Du même auteur : Soie et Sans sang

31/05/2006

Mars la Verte - Kim Stanley Robinson (1993)

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medium_mars_la_verte.gifAlors que j'ai vraiment aimé le premier tome, Mars la Rouge, livre certes complexe mais passionnant, ce second volet de la trilogie martienne m'a plutôt déçu !

En effet, on quittait le premier tome sur une tentative de révolution des marsunistes qui souhaitaient s'affranchir de la tutelle de la Terre. On apprend dès le début du second tome que cette tentative a échoué. Alors, que se passe-t-il dans ce second tome ? Et bien pas grand-chose de neuf : on prend les mêmes et on recommence : les Verts veulent "aréoformer" Mars, les Rouges veulent la préserver dans sa biosphère naturelle, et Verts et Rouges veulent obtenir leur indépendance par rapport à la Terre qui elle voit en Mars une source de richesse et une alternative à son explosion démographique. Et le livre s'enlise rapidement dans cette opposition idéologique (et ses corollaires scientifiques, politiques, sociologiques, économiques et autres "iques") entre Verts et Rouges. Les thématiques abordées sont intéressantes, mais inutilement redondantes avec le premier tome. Et tout cela nous mène où ? A une seconde révolution bien sûr ! Mais il faut attendre les 60 dernières pages (sur 822!) pour qu'enfin le livre redevienne palpitant !

Bref, pas grand-chose de neuf dans ce second tome, si ce n'est, en pointillé, l'émancipation progressive des premières générations de martiens qui doivent penser leur relation avec une Terre qu'ils ne connaissent et ne comprennent pas. Ce livre reste toutefois une belle anticipation scientifique et l'auteur nous offre dans cette saga une intrigue politique de bon niveau et une analyse fine de la psychologie des nouveaux martiens.

 

BlueGrey

 

Kim Stanley Robinson, Mars la Verte, traduction de Michel Demuth, éd. Pocket, coll. Pocket SF, 2003, 822 pages, 10 €.

Du même auteur : Mars la Rouge & Mars la Bleue

28/03/2006

La prochaine fois - Marc Lévy (2004)

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Voilà un roman facile à lire, une lecture idéale pour un week-end pluvieux, une histoire conte de fées dont le sujet est le destin. Celui de Jonathan Gardner, expert en peinture à Boston, qui croise celui de Clara, jolie galeriste londonienne. Tous deux poursuivent la même quête d'un mystérieux tableau de Vladimir Radskin, peintre russe du XIXe siècle. Autour d'eux gravitent le commissaire-priseur Peter Gwel (l'ami fidèle de Jonathan), l'artiste Anna (la fiancée de Jonathan), mais aussi une femme étrange, spécialiste des phénomènes paranormaux, et notamment du syndrome de déjà-vu. Et justement, Jonathan et Clara sont convaincus de s'être déjà rencontrés auparavant. Etait-ce dans une autre vie ?

On retrouve dans ce 4e roman de Marc Levy son thème récurent de l'âme sœur, la fluidité de son écriture, le thème universel de l'amour mijoté avec un soupçon de surnaturel : Marc Levy connaît la recette. Un roman en somme assez plaisant. Il ne vous reste donc plus qu'à baisser votre garde intellectuelle pour entrer dans cette histoire fantaisiste, à savourer comme une petite sucrerie vite digérée !

  

BlueGrey

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Marc Lévy, La prochaine fois, éd. Pocket, coll. Pocket, 2005, 258 pages, 6,20 €.

24/02/2006

Mars la Rouge - Kim Stanley Robinson (1992)

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XXIe siècle: 50 hommes et 50 femmes, représentant les nations majeures et toutes les disciplines scientifiques, embarquent à bord de l'Arès, un immense vaisseau spatial, un micro-monde où ils vont vivre pendant plus d'un an avant d'atteindre Mars la rouge... Au delà de l'exploration, la mission de ces hommes et de ces femmes est de s'installer définitivement sur Mars, afin de fonder une nouvelle société, en rupture avec la Terre déliquescente qu'ils ont quittée. Et si les hommes ne peuvent s'adapter, il faudra adapter Mars aux hommes. Mais terraformer Mars, c'est aussi la détruire en tant que cadre naturel martien, et des conflits opposent la faction qui veut préserver la sauvagerie initiale de la planète à ceux qui militent pour la terraformation.

Cet ouvrage est le premier tome d'une trilogie d'envergure dont le propos est très solidement documenté : une fiction soutenue par des connaissances tant scientifiques que sociologiques. Mais cette histoire est aussi une saga humaine : en effet la narration est animée par des personnages forts et crédibles, divisés sur le projet de colonisation de la planète Mars, qualifié tantôt de souhaitable avancée de l'évolution humaine, tantôt de crime écologique.

Passionnant !

 

BlueGrey

 

Kim Stanley Robinson, Mars la Rouge, traduction de Michel Demuth et Dominique Haas, éd. Pocket, coll. Pocket SF, 2003, 662 pages, 8,60 €.

Du même auteur : Mars la Verte & Mars la Bleue