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23/08/2006

Océan mer - Alessandro Baricco (1993)

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medium_ocean_mer.gifA la pension Almayer, posée sur la corniche ultime du monde, à un pas de la fin de la mer, se croisent sept personnages au destin étrange et romanesque, sept naufragés de la vie qui tentent de recoller les morceaux de leur existence.
Plasson le peintre veut réaliser le portrait de la mer. Ann Dévéria est venue pour guérir d'une maladie étrange : l'adultère. Le Professeur Ismaël Bartleboom cherche à définir l'endroit exact où finit la mer. Elisewen est atteinte d'une maladie rampante et insaisissable, une maladie de petite fille trop fragile pour vivre et trop vivante pour mourir : la mer doit la sauver. Le Père Pluche accompagne Elisewen et ne dit jamais ce qu'il faudrait dire. Adams, lui, se tait, paraissant à jamais exilé dans un monde qui, inexorablement, est ailleurs. Et puis, il y a l'autre locataire dans la pension. Dans la 7e chambre, celle qui a l'air vide. Eh bien, elle ne l'est pas. Il y a un homme dedans. Mais il ne sort jamais.
Enfin et surtout il y a la mer, le vrai personnage principal de ce récit entre poésie et bizarrerie.

Toute la première partie de livre (la moitié) est franchement agaçante. On oscille entre la mièvrerie surécrite, mais habilement ficelée j'en conviens, et le roman d'aventures pseudo-philosophique savamment construit. Le récit, à tiroirs, est haché, fait de ruptures tant narratives que stylistiques. Ces effets déroutent un peu et énervent pas mal en nous tenant éloignés de la fiction : on devine une intrigue mais on ne comprend pas bien de quoi il en retourne... jusqu'à la fin évidemment où les morceaux du casse-tête prennent sens.
Mais surtout, à retenir, le passage central du roman, évoquant le naufrage de la Méduse : époustouflant ! Le récit monte alors en intensité pour un finish à bout de souffle : «La première chose c'est mon nom, la seconde ces yeux, la troisième une pensée, la quatrième la nuit qui vient, la cinquième ces corps déchirés, la sixième c’est la faim, la septième l’horreur, la huitième les fantasmes de la folie, la neuvième est la chair et la dixième est un homme qui me regarde et ne me tue pas.» Sublimissime !
Malheureusement cette quinzaine de pages ne suffit pas à sauver l'ensemble, bouffi de prétention littéraire.

  

BlueGrey

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Alessandro Baricco, Océan mer, traduit de l'italien par Françoise Brun, éd. Gallimard, coll. folio, 2002, 282 pages, 5,60 €.

Du même auteur : Soie et Sans sang

Commentaires

Tiens, c'est amusant... J'avais lu avec un certain plaisir ce roman et je n'en garde aucun souvenir si ce n'est ce peintre reproduisant toujours la même toile blanche face à la mer... Etrange...
Au plaisir de vous relire.

Écrit par : Anne-Sophie | 27/10/2006

Personnellement, j'ai ADORE ce roman, le plus poétique et le plus riche de Baricco, une vaste incantation dédiée à la mer et à l'interrogation humaine..

Écrit par : sybilline | 12/10/2008

@ Anne-Sophie : ce peintre toujours face à la mer et peignant indéfiniment ses toiles en blanc est, je trouve, une image très forte. Une des rare chose qu'il me reste de ce roman...

@ sybilline : comme quoi, les goûts et les couleurs... ;-)

Écrit par : BlueGrey | 13/10/2008

Les commentaires sont fermés.