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22/06/2008

La ferme africaine – Karen Blixen (1937)

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af3377337cca9c84aa62328ca07c8f89.gifVoici donc le livre qui a inspiré à Sydney Pollack son superbe film Out of Africa. YueYin m'a dit, en me le prêtant : "rarement adaptation cinématographie n'a été à la fois aussi fidèle et aussi éloigné de l'esprit du livre d'origine". Et une fois le livre fini, je ne peux qu'en convenir : l'adaptation cinématographique a totalement faussé les perspectives dans lesquelles la danoise Karen Blixen rédigea en 1937 son récit autobiographique. Découvrir la suite...

18/04/2007

Le lion - Joseph Kessel (1958)

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medium_LeLion.gifDe passage dans une réserve au Kenya le narrateur rencontre Patricia qui, à dix ans, possède un rare pouvoir sur les animaux. Bullit, directeur du parc et père de Patricia, l'admire, mais sa mère Sybil est terrorisée : sa fille passe ses journées dans la brousse en compagnie d'un lion, King. Recueilli lorsqu'il n'était qu'un lionceau perdu, King a grandi avec Patricia avec qui il entretient un lien étrange. Oriounga, un jeune guerrier Masaï, fasciné et séduit par le pouvoir que la jeune fille exerce sur le fauve, vient affronter son lion dans un combat à mort...

Le lion est une histoire tragique empreinte de passion. Passion de Bullit, ancien chasseur reconverti, pour les animaux de la réserve mais aussi pour sa fille, passion du narrateur pour ce lieu d'une splendeur édénique, passion de Oriounga, libre de tout lien sur la terre des hommes. Mais surtout passion de Patricia "l'enfant lion" pour King et réciproquement. Mais dans ce monde africain cette passion va trouver, selon le pressentiment du narrateur, témoin impuissant du drame, un dénouement qui est un rite de passage.

Il y a trois lions dans ce récit : à côté de King, la bête aux yeux d'or, ami et "enfant" de Patricia, deux hommes s'opposent : Bullit, le "géant roux", fauve et maître des fauves, et ce jeune Masaï à la chevelure cuivrée, voué par une loi ancestrale à affronter les lions. Patricia, qui régnait sur King et sur son père, ne peut résister à sa fascination pour le jeune homme dont elle cause la mort. Patricia, en voulant étendre sa domination, en menant trop loin un jeu dont elle ne mesure pas le danger, passe de l'univers de l'innocence à celui des adultes.

Un roman d'une rare beauté, alliant douceur et violence dans une histoire d'amour magnifique et cruelle.

 

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Joseph Kessel, Le lion, éd. Gallimard, coll. Folio Poche, 1972 (1958), 242 pages, 5,10 €.

14/01/2007

Léon l’Africain - Amin Maalouf (1986)

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medium_leonlafricain.gif«Moi, Hassan, fils de Mohamed le peseur, moi, Jean-Léon de Médicis, circoncis de la main d'un barbier et baptisé de la main d'un pape, on me nomme aujourd'hui l'Africain, mais d'Afrique ne suis, ni d'Europe, ni d'Arabie. On m'appelle aussi le Grenadin, le Fassi, le Zayyati, mais je ne viens d'aucun pays, d'aucune cité, d'aucune tribu. Je suis fils de la route, ma patrie est caravane, et ma vie la plus inattendue des traversées.»

Ce récit est une autobiographie imaginaire qui part d'une histoire vraie. En 1518, un ambassadeur maghrébin revenant d'un pèlerinage à la Mecque est capturé par des pirates siciliens, qui l'offrent en cadeau à Léon X, le grand pape de la Renaissance. Ce voyageur s'appelait Hassan al-Wazzan, il devint le géographe Jean-Léon de Médicis, dit Léon l'Africain.

Sa vie est fascinante, faite de passions, de dangers et d'honneurs, elle est ponctuée par les grands événements de son temps. Il est né en 1488 à Grenade, en Espagne, dans une famille de musulmans aisés. Il assiste en 1492 à la Reconquista de la ville par les Rois Catholiques. Pour fuir l'Inquisition, il se rend avec sa famille à Fès, au Maroc, où il suit des cours de théologie. A 20 ans il s'engage dans la voie de la diplomatie et du commerce et devient un grand voyageur, parcours l'Afrique, de Tombouctou au Caire, et est témoin de la prise de l'Égypte par les Ottomans. De retour d'un pèlerinage à la Mecque il est fait prisonnier et offert en cadeau au pape Léon X qui l'adopte, le baptise et en fait un émissaire papal. A Rome il assiste aux plus belles heures de la Renaissance mais aussi au sac de la ville par les soldats de Charles Quint.
Hassan va connaître tour à tour toutes les conditions, la fortune et la ruine, menant plusieurs vies successives : bourgeois, émigré pauvre, conseiller du sultan, riche négociant, poète de cour, ambassadeur, banni, esclave, protégé du pape Léon de Médicis... Et Hassan le musulman deviendra Léon le catholique, trait d'union entre Orient et Occident, entre Islam et Chrétienté, entre passé et futur.

Le fascinant destin de Léon l'Africain est reconstitué sous la forme d'une longue lettre à son fils, sous la plume colorée, poétique et truffée d'anecdotes d'Amin Maalouf, formidable conteur. Le roman est construit de 40 chapitres d'une dizaine de pages chacun, un chapitre représentant une année de la vie du héros, et chacun dédié, par son titre, à un événement ou à un personnage marquant. Le rythme est donc précipité, effréné même, et j'ai parfois regretté que les événements s'enchaînent si vite et ne soient pas plus approfondis, qu'on ne prenne pas plus de temps, qu'on ne s'attarde pas d'avantage dans les senteurs des souks, les soieries des palais ou l'aridité du désert saharien.

Ce roman, d'une rare densité, est à la fois roman biographique, historique, d'aventure : il est une très agréable source de renseignements sur l'histoire du XVIe siècle, siècle de bouleversements militaires, politiques, religieux et artistiques.

 

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Amin Maalouf, Léon l'Africain, éd. LGF, coll. Le Livre de Poche, 1987, 346 pages, 5,50 €.

15/07/2006

[photo] El Maghreb – Malik Nejmi

medium_MalikNejmi.jpgMalik Nejmi n'est pas un photographe professionnel. Né en France d'un père marocain et d'une mère française, il est tiraillé, à cheval sur deux cultures. Alors, muni d'un appareil photo loué, il est parti au Maroc, photographier ce village familial que son père refuse de revoir : une belle preuve d'amour envers son père, afin de le ramener au pays. Il a aussi photographié sa vie en France, afin de renouer le fil et comprendre qui il est. Son espace de travail est une espace transitoire, France-Maroc, qui se parcourt dans les deux sens, qui questionne la mémoire, les lieux et les sentiments. Il nous livre des images empreintes d'une certaine nostalgie, de la dépression qui pèse sur les enjeux contemporains liés à la migration.

 

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El Maghreb – Malik Nejmi
Du 4 juillet au 17 septembre 2006
Rencontres photographiques d'Arles (Atelier des Forges)

Exposition vue le 15/07/2006

[photo] Harkis à vie ? - Julien Chapsal

medium_JulienChapsal.jpgInstallation photographique et sonore de Julien Chapsal, Harkis à vie ? se propose de mettre en lumière la mémoire des Harkis qui émerge à peine de nos consciences 50 ans après la guerre d'Algérie. Il ne s'agit pas d'une démarche militante mais citoyenne, il ne s'agit pas de défendre une cause mais de susciter des questions en donnant simplement à voir et à comprendre.

Des femmes et des hommes, d'ages et d'horizons variés, posent devant l'appareil photo de Julien Chapsal, en simple témoins de leur appartenance. Des paroles accompagnent ces visages, extraits d'entretiens menés auprès d'eux : parfois redondantes, parfois contradictoires, elles évoquent la diversité des parcours et les sentiments de ces personnes unies par l'Histoire, renvoyant aux questions fondamentales de la mémoire, de l'identité et de la transmission générationnelle.

L'installation Harkis à vie ? a été conçue et présentée pour la première fois dans le cadre des Journées du Patrimoine 2005, au camp Joffre de Rivesaltes, où ont transité, à leur arrivée en France, la plupart des harkis et leur famille. Elle est visible jusqu'au 17 septembre aux rencontres photographiques d'Arles, à l'Atelier des Forges, et préfigure sa présence au mémorial de Rivesaltes. In situ, cette installation marquera l'aboutissement de ce travail en lui donnant toute sa résonance.

 

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Harkis à vis ? - Julien Chapsal
Du 4 juillet au 17 septembre 2006
Rencontres photographiques d'Arles (Atelier des Forges)

Exposition vue le 15/07/2006