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23/07/2007

Un aller simple – Didier Van Cauwelaert (1994)

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d1c18b379df9e0b7612a0ce49ab39140.gifIl a commencé dans la vie comme enfant trouvé par erreur, volé avec une voiture. La voiture était une Ami 6 de race Citroën, alors on l'a appelé Ami 6, en souvenir. Avec le temps, pour aller plus vite, c'est devenu Aziz. Il a grandit dans une cité de Marseille, élevé par les tziganes qui l'ont volé avec la voiture. Depuis qu'il se débrouille avec les autoradios, et qu'il lui a fallu des faux papiers en cas d'arrestation, il a aussi un nom de famille : Kemal. Il se trouvait donc à Marseille en qualité de Marocain provisoire, avec permis de séjour payable à chaque renouvellement. Tant qu'à faire un faux, on aurait pu carrément lui donner la nationalité française, mais c'est vrai aussi qu'il n'avait pas voulu mettre le prix. A 19 ans, le jour de ses fiançailles avec Lila, il est embarqué lors d'une descente de police. Résultat, Jean-Pierre Schneider, un "attaché humanitaire", est chargé de le reconduire dans le pays d'où il ne vient pas, mais qui figure sur ces faux papiers : le Maroc. «Avant-hier matin, je prenais tranquillement l'apéritif de mes fiançailles, et aujourd'hui j'étais le clandestin-témoin, l'expulsé modèle qui volait vers le pays de ses faux papiers.»

L'attaché humanitaire est de bonne volonté, idéaliste et dépressif. Aziz va le trouver attachant, alors, pour ne pas le décevoir, il va enjoliver la réalité de sa vie en empruntant à une légende l'histoire de sa prétendue ville natale. Aziz raconte qu'il appartient à la tribu des hommes gris d'Irghiz, réfugiés depuis la préhistoire dans une cité interdite du Haut Atlas. Aziz et Jean-Pierre vont donc entreprendre un voyage dans le Haut Atlas, en compagnie d'une jeune guide bordelaise, à la recherche d'un paradis imaginaire.

Qu'il évoque les cités gitanes de Marseille-Nord ou les hauts-fourneaux lorrains, Didier Van Cauwelaert semble imprégné des milieux qu'il décrit. D'un problème d'actualité, il tire une fable rehaussée d'humour, une satire teintée d'émotion, une histoire humaine, l'histoire d'une amitié improbable entre un petit délinquant seul au monde et un jeune fonctionnaire idéaliste. Malgré tout, malgré les qualités que je lui reconnais, et je ne sais pas trop pourquoi, je n'ai pas accroché à ce récit, poutant couronné du prix Goncourt 1994. C'est ainsi parfois...

  

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Didier Van Cauwelaert, Un aller simple, éd. Albin Michel, 1994, 194 pages, 13,60 €.

15/07/2006

[photo] El Maghreb – Malik Nejmi

medium_MalikNejmi.jpgMalik Nejmi n'est pas un photographe professionnel. Né en France d'un père marocain et d'une mère française, il est tiraillé, à cheval sur deux cultures. Alors, muni d'un appareil photo loué, il est parti au Maroc, photographier ce village familial que son père refuse de revoir : une belle preuve d'amour envers son père, afin de le ramener au pays. Il a aussi photographié sa vie en France, afin de renouer le fil et comprendre qui il est. Son espace de travail est une espace transitoire, France-Maroc, qui se parcourt dans les deux sens, qui questionne la mémoire, les lieux et les sentiments. Il nous livre des images empreintes d'une certaine nostalgie, de la dépression qui pèse sur les enjeux contemporains liés à la migration.

 

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El Maghreb – Malik Nejmi
Du 4 juillet au 17 septembre 2006
Rencontres photographiques d'Arles (Atelier des Forges)

Exposition vue le 15/07/2006