30/09/2009
Magnus – Sylvie Germain (2005)
« Il sourit, d'un air las, amer, car lui aussi, lui plus que quiconque, aimerait savoir qui il est exactement. Pour l'heure, il sait seulement qui il n'est pas, qui il n'aura jamais été et ne croira plus jamais être : le fils des Dunkeltal. Une délivrance. Mais il se sent un défroqué – de son nom d'emprunt, de sa fausse filiation –, avec pour toute identité de remplacement, le nom d'un ours en peluche. Un nom que, faute de mieux, comme dans le passé, il se réapproprie.
Magnus. Alias Magnus. Sous ce vocable fantaisiste, il décide d'entrer enfin dans l'âge d'homme. »
Ce roman est l'histoire d'une quête identitaire, celle du personnage principal, que nous allons appeler Magnus. Magnus a grandi en Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale, mais de sa petite enfance, avant ses 5 ans, il ne lui reste aucun souvenir, sa mémoire est totalement vide. Il ne lui reste de cette période que son ours en peluche qui porte autour du cou un mouchoir brodé à son nom en lettres bariolées : Magnus. Découvrir la suite...
00:38 | Lien permanent | Commentaires (15) | Tags : littérature française, enfance, identité, filiation, guerre, seconde guerre mondiale
04/01/2007
Quelqu'un d'autre - Tonino Bénacquista (2001)
Deux hommes se lancent un pari fou autour d'un comptoir : devenir quelqu'un d'autre, changer de vie, se réinventer, renaître, tout reprendre à zéro pour s'affranchir de la banalité, pour ne plus avoir à gérer cet insupportable sentiment de ne pas être ce qu'ils aimeraient être. Le premier va donc s'improviser détective privé, un rêve de gosse, et même se faire un nouveau visage pour tout recommencer. Le second, archétype de l'anxieux obsédé par sa tranquillité, va trouver le courage d'affronter la vie dans la vodka. A vouloir ainsi devenir quelque d'autre, les deux hommes prennent le risque de se perdre en route, frôlent le dédoublement et, pire, risquent de se découvrir eux-mêmes.
Ce roman, à la fois sombre et drôle, nous plonge dans la construction identitaire des ces deux anti-héros, deux pauvres gars dans la moyenne. De manière très rythmée, l'auteur alterne la vie de chaque personnage et détaille leur parcours insensé vers leur nouveau destin qu'ils désirent prendre en mains. Derrière l'enjeu identitaire, il y a évidemment le dilemme de la liberté, l'angoisse de la créativité personnelle et l'ambiguë violence du rapport que nous entretenons avec le monde.
L'idée de départ originale et le style fluide font de ce roman une lecture agréable, même si j'ai regretté par moment que Benacquista ne soit pas aller plus loin dans l'analyse des transformations psychologiques de ses deux héros.
BlueGrey
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Tonino Bénacquista, Quelqu'un d'autre, éd. Gallimard, coll. folio, 2003, 377 pages, 5,60 €.
Du même auteur : La boîte noire
22:35 | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : littérature, roman, polar, détective, identité, vodka