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17/10/2007

[cinéma] Un secret – Claude Miller (2007)

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b1af0ad5032618dc13ab24eb10494869.gifFrançois est un petit garçon né juste après la fin de la Seconde Guerre mondiale, de Maxime (Patrick Bruel) et Tania (Cécile de France), ses parents juifs qui ont échappé au génocide. François est chétif et introverti, rêveur aussi. Pour ne plus voir la compassion dans les yeux de sa mère et la condescendance dans ceux de son père, il s'invente un grand frère, plus fort et intrépide que lui, un grand frère qui ferait la fierté de son père. Le jour de ses quinze ans Louise (Julie Depardieu), une amie de la famille, lui révèle une vérité bouleversante, mais qui lui permet enfin de se construire : le passé de sa famille et le secret qui entoure l'union coupable de ses parents et sa naissance.

La seule lecture du synopsis d'Un secret suffit à émouvoir (mais je ne peux vous en dire plus sous peine de gâcher le travail de dévoilement auquel se livre le petit François). Pourtant, je suis restée étrangement extérieure et "froide" à cette histoire, "non-impliquée". Pourquoi ne me suis-je pas sentie touchée par ce récit pourtant intrinsèquement bouleversant ? Peut-être parce que, en cours de film, je me suis rappelée avoir lu le roman très autobiographique de Philippe Grimbert dont est issu le film, et avoir pleuré à cette lecture. Forcément, connaissant par avance le secret dont le dévoilement progressif sert de focale au film, le film a perdu de son intérêt et j'ai aussi été plus attentive au reste : les acteurs, la mise en scène...

af68c70df1908f2356d709df178bf24f.gifEt là, Miller n'a pas lésiné. Casting de choix où tous brillent, de Cécile de France (éclatante en femme fatale et survivante) à Ludivine Sagnier (tout en vulnérabilité) en passant par Julie Depardieu (malgré un énième rôle de bonne copine). Côté acteurs, mon seul bémol va à Patrick Bruel, certes sobre dans son personnage pas forcément sympathique, mais peu crédible en charmeur au regard magnétique. Côté casting donc, pas grand'chose à redire, mais côté mise en scène… Est-il vraiment besoin de tout surligner pour nous faire ressentir la prégnance du secret ? Claude Miller a opté pour une mise en scène hyper démonstrative, multipliant les effets incongrus, inutiles ou sur-signifiants : multiplication des points de vue, bouleversement chronologique, utilisation grandiloquente de la couleur (temps passé : guerre et après-guerre) et du noir et blanc (temps présent : 1985). Cette idée, qui va à l'inverse d'une convention établie, aurait pu servir le propos mais elle n'est ici qu'un simple "truc".

Ce film ne m'a finalement apporté qu'une seule chose : la furieuse envie de relire le livre de Philippe Grimbert.

  

BlueGrey

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Un secret
De Claude Miller
Avec Patrick Bruel (Maxime), Cécile de France (Tania), Julie Depardieu (Louise), Ludivine Sagnier (Hannah), Mathieu Amalric (François à 37 ans)...
Film français, 2007, 1h40

Film vu le 16/10/2007

07/04/2007

[cinéma] Aviator – Martin Scorsese (2005)

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medium_aviator.gifAviator retrace vingt ans (de 1927 à 1947) de la vie tumultueuse d'Howard Hughes. Casse-cou, producteur et réalisateur de cinéma, directeur de studio, industriel, pionnier de l'aviation civile, inventeur, et séducteur insatiable, cet excentrique et flamboyant aventurier devint un leader de l'industrie aéronautique en même temps qu'une figure mythique, auréolée de glamour et de mystère. Il n'en était pas moins victime de handicaps physiques et de troubles obsessionnels, une maladie qui lui valut de finir sa vie en reclus.

Des les premières images on sent le bonheur de Scorsese d'être aux commandes de cette fastueuse fresque de l'âge d'or hollywoodien (les années 30) avec une reconstitution éblouissante de cette époque (j'ai adoré les scènes des folles soirées au Coconuts Groove). On sent aussi le bonheur des acteurs d'y participer : Leonardo DiCaprio est possédé et transcendé par son rôle d'aviateur-producteur multimillionnaire et si Kate Beckinsale est un peu fade dans le rôle d'Ava Gardner, Cate Blanchett, elle, est une fougueuse et sublime Katharine Hepburn. A l'évidence, le réalisateur et les acteurs se sont beaucoup amusés, et cette euphorie est communicative.

Le scénario ne garde que quelques épisodes de la vie de Hughes, privilégiant l'ascension de ce golden boy milliardaire, fou d'aviation et de cinoche, racontant sa mégalomanie, sa volonté de puissance, ses triomphes mais aussi sa névrose. Certaines scènes sont vraiment saisissantes, telles celles du tournage épique de Hell’s Angels et celles du crash ahurissant de l'avion où Howard Hughes frôle la mort. A d'autres moments plus intimistes, l'angoisse recouvre les paillettes, les démons intérieurs de Hughes qui l'anéantissent peu à peu transpirent sous son panache. On comprend que l'argent, le pouvoir et même l'amour sont pour lui des faux-semblants devant lui permettre de tenir ses névroses à distance. Mais cela ne suffit pas, et à la fin du film on sent l'ardent personnage sur le déclin, en autodestruction.

Aviator est un très bon divertissement, un peu trop classique et académique peut-être pour être à la démesure de l'excentrique Howard Hughes, dont la force fascine autant que la vulnérabilité.

 

BlueGrey

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Aviator (The Aviator)
De Martin Scorsese
Avec Leonardo DiCaprio (Howard Hughes), Cate Blanchett (Katharine Hepburn), Kate Beckinsale (Ava Gardner), Adam Scott (Johnny Meyer), Kelli Garner (Faith Domergue), Alec Baldwin (Juan Trippe), Gwen Stefani (Jean Harlow), Ian Holm (Professeur Fitz), Jude Law (Errol Flynn), John C. Reilly (Noah Dietrich), Alan Alda (Sénateur Ralph Owen Brewster)...
Film américain, 2005, 2h45

23/04/2006

[cinéma] The secret life of words - Isabel Coixet (2006)

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Une plateforme pétrolière isolée au milieu de la mer où ne vivent que des hommes, ceux qui y travaillent, et où vient d'avoir lieu un accident. Une jeune infirmière sourde y vient pour soigner un homme gravement brûlé et rendu temporairement aveugle lors de l'accident. La jeune femme est mystérieuse, silencieuse, solitaire, comme absente de sa propre existence. L'homme cache plus qu'il ne faudrait sa sensibilité derrière des manières de dragueur. Entre ces deux écorchés vifs se crée une étrange intimité, un lien fait de secrets, tissé de vérités, de mensonges, d'humour et de souffrance. Un face à face d'une grande intensité mais qui existe surtout pour le final, terrible et bouleversant à la fois.

Centré sur ces deux portraits croisés, ce huis-clos très lent se joue sans effets ni artifices, en sobriété. Il avance subtilement sur des petits riens tout en délicatesses, en sensibilités, en vibrations. Malgré quelques intrigues secondaires un peu inconsistantes, ce film fait montre d'une rare sensibilité sans tomber dans le mélo-guimauve. Les acteurs joue en retenu et la cinéaste filme avec pudeur et confronte dans le final les spectateurs aux limites de leur investissement humain dans les drames qui les entourent.

Pendant le générique de fin, pas un seul spectateur ne s'est levé pour quitter la salle, chacun a attendu que l'écran redevienne totalement noir et que la salle s'éclaire avant d'envisager de sortir. Puis chacun est sorti, en silence, sans échanger un mot... Abasourdi et encore imprégné par ce beau film.

 

BlueGrey

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The secret life of words (La Vida screta de las palabras)
D'Isabel Coixet
Avec Sarah Polley (Hanna), Tim Robbins (Josef), Javier Camara (Simon)...
Film espagnol, 2006, 1h52

Film vu le 21/04/2006

16/02/2006

cinéma : Je vous trouve très beau - Isabelle Mergault (2006)

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Aymé vient de perdre ça femme. Ecrasé non par le chagrin mais par le travail à accomplir maintenant seul à la ferme, il décide de trouver vite une femme solide, dure à la tâche, à mettre dans son champ. Pour ce faire, et par soucis d'efficacité, il passe par une agence matrimoniale qui lui propose d'aller cherche une femme en Roumanie. Aymé va en ramener Elena, et, petit à petit, à son contact, va s'humaniser.

L'humour et le piquant des dialogues permettent heureusement assez rapidement de passer outre des situations un brin caricaturales, surtout dans la première partie du film. Michel Blanc, en agriculteur bourru, est bien en place (et petit à petit devient même très beau). Medeea Marinescu est craquante. Les seconds rôles sont bien campés (la marieuse !). Bref, un premier essai plutôt réussi pour Isabelle Mergault à la réalisation. Une histoire simple et tendre, un beau compromis entre la peinture sociale et la romance, avec une fin certes invraisemblable mais happy end oblige ! Derrière des situations comiques, des dialogues fins et sensibles font de cette comédie sans surprise un essai sincère sur le bonheur.

 

BlueGrey

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Je vous trouve très beau
D'Isabelle Mergault
Avec Michel Blanc (Aymé Pigrenet), Medeea Marinescu (Elena), Wladimir Yordanoff (Roland)...
Film français, 2006, 1h37

Film vu le 13/02/2006

06/01/2006

[cinéma] The Constant Gardener - Fernando Meireilles (2005)

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Scène d'ouverture, à l'aéroport de Nairobi : Justin Quayle (Ralph Fiennes) fait un signe de la main en guise d'adieu à sa jeune femme Tessa (Rachel Weisz) qui part pour une mission humanitaire au Kenya. L'écran devient blanc... Tessa n'est plus : assassinée.

La mort de Tessa déclenche la prise de conscience de Justin. La jeune femme avait compris que les labos pharmaceutiques utilisaient les Africains les plus démunis comme cobayes pour tester des médicaments à risque non encore homologués. Justin, en enquêtant sur la mort de sa femme, va reprendre à son compte ses investigations. Il va aussi redécouvrir sa femme qu'il connaissait au fond bien mal et dont il va retomber éperdument amoureux post-mortem. Ralph Fiennes est magnifique dans cette lente et bouleversante métamorphose et interprète avec finesse les émotions complexes de son personnage.

Un film-critique de la très cynique exploitation postcoloniale du continent africain avec une véritable prouesse romanesque : dans ce sinistre état des lieux se niche une très touchante histoire d'amour qui sert de moteur à ce thriller politique remarquable.

 

BlueGrey

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The Constant Gardener
De Fernando Meireilles
Scénario de Jeffrey Caine, d’après le roman de John Le Carré
Avec Ralph Fiennes (Justin Quayle), Rachel Weisz (Tessa Quayle), Danny Huston (Sandy Woodrow), Arnold Bluhm (Hubert Koundé)...
Film américain, 2005, 2h08

Film vu le 03/01/2006