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16/01/2009

Lâchons les chiens – Brady Udall (1997)

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Lâchons les chiens.gifEn onze nouvelles, onze instantanés de vie, Brady Udall nous plonge dans "l'Amérique profonde", celle des petits patelins paumés d'Utah et d'Arizona où il ne se passe jamais rien. Pourtant, c'est bien là que Brady Uddal situe tous ses récits, et il sait tromper l'ennui et la normalité malsaine des bleds où ces nouvelles prennent place par un recours naturel au comique et une générosité humble mais réelle. Découvrir la suite...

26/09/2008

Tôkyô électrique – Collectif (2000)

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Tokyo électrique.gifTôkyô ! Gigantesque Tôkyô : 2000 kilomètre carrés, 12 millions d'habitants... Cinq écrivains japonais (Muramatsu Tomomi, Morita Ryûji, Hayashi Mariko, Shiina Makoto, Fujino Chiya) nous présentent quelques individus comme choisis au hasard dans cette cohue. Car si Tôkyô donne son nom à ce recueil de nouvelles, elle ne sert finalement que de décors aux quelques éclats de vies captés dans ces cinq récits.

L'évanescente Yumeko est au centre des conversations entre habitués du bar Fukagawa. L'auteur, Muramatsu Tomomi, porte un regard empathique et tendre sur ces personnages. Il les décrit dans un environnement (le bar et le quartier Fukagawa) qui semble les avoir façonné. Et c'est dans leur dialogue, entre retenu et suggestion, que l'on devine la personnalité énigmatique de l'absente, Yumeko.

Dans Les Fruits de Shinjuku, deux étudiants paumés, personnages profondément romantiques, se prennent de passion pour une toute jeune prostituée philippine et sont ainsi confrontés à une violence qui les dépasse. Le style incisif, presque photographique, de Morita Ryûji donne à ce récit un ton de "vérité" troublant et quelque peu dérangeant.

Eriko est une jeune femme qui a su se faire une place à la fois dans le monde du travail et dans celui de la consommation. Elle se revendique libre, jouisseuse, sans contraintes... Elle a fait un pacte avec Yôichirô : être Amants pour un an. Dans cette nouvelle faussement naïve et assez amère, Hayashi Mariko met en scène les rêves et les désillusions d'une jeune femme en décrivant sa difficile rencontre avec un homme quand les règles de la séduction, la recherche du plaisir personnel et les exigences de l'organisation sociale (mariage, famille, travail) se font trop contradictoires.

Après l'incendie de son logement, un salaryman campe sous La Tente jaune sur le toit. Cette nouvelle de Shiina Makoto, pleine de fraîcheur, est empreinte d'une sorte d'«optimisme désillusionné» : un style et un ton que j'ai particulièrement apprécié.

Enfin Natsumi est Une ménagère au poste de police. Ce récit de Fujino Chiya débute dans le quotidien pour doucement se teinter d'absurde.

Bien qu'écrites par des auteur différents, ces cinq histoires ont une proximité stylistique évidente (l'écriture japonaise ?) : élégance d'un style épuré qui sait suggérer à moindre mots. Autre constante, il ne s'agit pas de nouvelles "à chute". Ces nouvelles n'ont pas de début ni de fin marqués, mais plutôt un final en points de suspensions...

 

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Muramatsu Tomomi, Morita Ryûji, Hayashi Mariko, Shiina Makoto, Fujino Chiya, Tôkyô électrique, traduit du japonais par Corinne Quentin, éd. Philippe Picquier, coll. Picquier Poche, 2006 (2000), 270 pages, 8,50 €.

14/08/2008

Le réfectoire un soir et une piscine sous la pluie – Yôko Ogawa (1990-1991)

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29914a0230d231dd9e8b7ee235bc8036.gifVoici donc un petit recueil de deux nouvelles, deux histoires de rencontres.

Dans la première nouvelle, Le réfectoire un soir et une piscine sous la pluie, quelques temps avant son mariage, la narratrice rencontre un enfant et son père, tous deux plongés dans la contemplation d'un restaurant scolaire. La conversation s'installe et l'homme lui raconte pourquoi l'image d'un réfectoire le soir évoque pour lui le souvenir d'une piscine sous la pluie.

Dans Un thé qui ne refroidit pas, la narratrice retrouve un camarade de classe lors d'un enterrement. Invitée chez lui quelques jours plus tard, elle y rencontre sa femme, fascinante et troublante : « [...] elle était belle à couper le souffle. D'une beauté qui risquait de disparaître si l'on essayait de la saisir. »

Situés dans un contexte social et quotidien bien établi (un mariage et un enterrement), ces deux récits prennent rapidement une dimension toute autre, vers quelque chose d'abstrait et d'impalpable, de l'ordre de l'indéfinissable qui se produit lors d'une rencontre. Avec finesse et subtilité Yôko Ogawa effleure l'intime et l'inconscient de personnages vivant des instants simples mais précieux, des instants comme hors du temps, parenthèses de leur existence.

Si la première histoire m'a laissée indifférente, j'ai par contre beaucoup aimé la seconde, au charme discret et quelque peu désuet. Il ne se passe pour ainsi dire rien dans ce récit, ou pas grand-chose, aucune "action", et pourtant il se passe quelque chose malgré tout, quelque chose en nous, on "ressent" beaucoup. Une sensation de fragilité et de mélancolie, difficile à déterminer, émane du récit et lentement submerge le lecteur. Avec ces mots précis pour évoquer un amour tel une évidence, Yôko Ogawa nous offre un récit limpide et simplement beau.

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Yôko Ogawa, Le réfectoire un soir et une piscine sous la pluie, traduit du japonais par Rose-Marie Makino-Fayolle, éd. Actes Sud, coll. Babel, 1998 (1190-1991), 105 pages, 6,50 €.

Les avis de Tamara et Lou.

20/04/2008

Les beaux dimanches – Magali Duru (2007)

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c11c15d0e3ac530de2c67e18400f672d.gifPour Magali Duru, les beaux dimanches sont ceux qui mènent de la clarté des petits matins paisibles et plein de promesses aux désespoirs des jours où la raison se perd. En savoir plus...

03/03/2008

Le festin chez la comtesse Fritouille – Witold Gombrowicz (1957)

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501604dfd249823d353dfa545bb99f1a.gifLe festin chez la comtesse Fritouille : voici un tout petit recueil de nouvelles bizarres ! Petit recueil de trois nouvelles, trois récits assez différents mais tous trois dans une ligne surréaliste qui distille lentement un sentiment de malaise et de dégoût allant crescendo. Car le petit monde de Witold Gombrowicz, sous un aspect lisse et bien ordonné, s'avère vite être sans queue ni tête, sans logique ni raison. Chez Witold Gombrowicz, les situations les plus banales virent rapidement à l'absurde le plus incongru.

Dans le premier récit, Meurtre avec préméditation, un juge se rend chez une vieille connaissance pour régler une affaire d'héritage, mais à son arrivée dans la famille, il apprend le décès de son ami. Il s'obstine alors, contre toute vraisemblance et à l'encontre même des preuves matérielles, à vouloir démontrer que cette mort qui semble naturelle serait en fait un meurtre prémédité. Le récit dissèque les pensées des personnages, celles du magistrat, inflexible dans sa suffisance, et celles des membres de la famille du mort, femme, fille et surtout fils, qui semblent tous trois rongés par les doutes et l'angoisse. Les pensées du juge prennent peu à peu le pas sur le réel et vont jusqu'à le déformer pour le faire coïncider avec ses fantasmes. Le récit laisse toutefois la place au doute et le final ressemble à si méprendre à une méprise !

Suit Le festin chez la comtesse Fritouille, texte à la fois savoureux et monstrueux qui croque avec acidité les travers de la haute société. Etre invité aux dîners du vendredi chez la comtesse Fritouille est un immense honneur : convives élégants, nourriture délicate, conversation raffinée... Le narrateur, jeune bourgeois intellectuel, est ravi de l'invitation ! Mais peu à peu les manières très policées des convives laissent place aux piques perfides et autres remarques sournoises et le repas mondain se change en bâfrerie vorace autour d'un chou-fleur... Mais s'agit-il réellement d'un modeste chou-fleur ?

Enfin Virginité raconte les retrouvailles d'un jeune couple après une séparation de quelques années. Le jeune homme idolâtre sa fiancée qui lui apparaît comme la virginité incarnée. Mais un événement en apparence anodin va bouleverser la jeune femme, révéler ses instincts primaires et faire basculer le récit de la raison vers la folie.

Dans ces trois récits la réalité côtoie le grotesque et frôle l'absurde. Un sentiment de malaise et de dégoût naît progressivement au fil des pages pour laisser au final le lecteur déconcerté et un peu ahuri.

  

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Witold Gombrowicz, Le festin chez la comtesse Fritouille et autres nouvelles, traduit du polonais par Georges Sédir, éd. Gallimard, coll. folio, 122 pages, 2 €.

L'avis d'Allie.