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26/09/2008

Tôkyô électrique – Collectif (2000)

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Tokyo électrique.gifTôkyô ! Gigantesque Tôkyô : 2000 kilomètre carrés, 12 millions d'habitants... Cinq écrivains japonais (Muramatsu Tomomi, Morita Ryûji, Hayashi Mariko, Shiina Makoto, Fujino Chiya) nous présentent quelques individus comme choisis au hasard dans cette cohue. Car si Tôkyô donne son nom à ce recueil de nouvelles, elle ne sert finalement que de décors aux quelques éclats de vies captés dans ces cinq récits.

L'évanescente Yumeko est au centre des conversations entre habitués du bar Fukagawa. L'auteur, Muramatsu Tomomi, porte un regard empathique et tendre sur ces personnages. Il les décrit dans un environnement (le bar et le quartier Fukagawa) qui semble les avoir façonné. Et c'est dans leur dialogue, entre retenu et suggestion, que l'on devine la personnalité énigmatique de l'absente, Yumeko.

Dans Les Fruits de Shinjuku, deux étudiants paumés, personnages profondément romantiques, se prennent de passion pour une toute jeune prostituée philippine et sont ainsi confrontés à une violence qui les dépasse. Le style incisif, presque photographique, de Morita Ryûji donne à ce récit un ton de "vérité" troublant et quelque peu dérangeant.

Eriko est une jeune femme qui a su se faire une place à la fois dans le monde du travail et dans celui de la consommation. Elle se revendique libre, jouisseuse, sans contraintes... Elle a fait un pacte avec Yôichirô : être Amants pour un an. Dans cette nouvelle faussement naïve et assez amère, Hayashi Mariko met en scène les rêves et les désillusions d'une jeune femme en décrivant sa difficile rencontre avec un homme quand les règles de la séduction, la recherche du plaisir personnel et les exigences de l'organisation sociale (mariage, famille, travail) se font trop contradictoires.

Après l'incendie de son logement, un salaryman campe sous La Tente jaune sur le toit. Cette nouvelle de Shiina Makoto, pleine de fraîcheur, est empreinte d'une sorte d'«optimisme désillusionné» : un style et un ton que j'ai particulièrement apprécié.

Enfin Natsumi est Une ménagère au poste de police. Ce récit de Fujino Chiya débute dans le quotidien pour doucement se teinter d'absurde.

Bien qu'écrites par des auteur différents, ces cinq histoires ont une proximité stylistique évidente (l'écriture japonaise ?) : élégance d'un style épuré qui sait suggérer à moindre mots. Autre constante, il ne s'agit pas de nouvelles "à chute". Ces nouvelles n'ont pas de début ni de fin marqués, mais plutôt un final en points de suspensions...

 

BlueGrey

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Muramatsu Tomomi, Morita Ryûji, Hayashi Mariko, Shiina Makoto, Fujino Chiya, Tôkyô électrique, traduit du japonais par Corinne Quentin, éd. Philippe Picquier, coll. Picquier Poche, 2006 (2000), 270 pages, 8,50 €.

Commentaires

Ce livre est dans ma PAL depuis un sacre bout de temps ! Faut que je m'y mette !

Écrit par : Liyah | 26/09/2008

Le livre dort dans notre PAL depuis de longues semaines ...
C'est dit, je le remets dessus !!!

Écrit par : BMR | 26/09/2008

@ Liyah & BMR : ce livre se lit vite et bien et fait passer un agréable moment : où comment faire facilement baisser sa PAL...

Écrit par : BlueGrey | 29/09/2008

Cela pourrait être une bonne idée de lecture, moi qui commence sérieusement à m'intéresser à la culture japonaise (rapport à un collègue qui est passionné de Japon). Je viens de lire "Métaphysique des tubes" d'Amélie Nothomb, et je viens juste de regarder "Battle Royale" de Kinji Fukasaku. 2008 sera japonais, ou ne sera pas!

Écrit par : Gaël | 01/10/2008

@ Gaël : si 2008 doit être japonais, il est plus que temps que tu t'y mettes ! ;-)

Écrit par : BlueGrey | 01/10/2008

ça me tente énormément, merci pour ce billet ! J'aime beaucoup la littérature japonaise mais je connais mal ce type de textes, je suis plus habituée à la poésie d'auteurs comme Ogawa qu'aux récits plus ancrés dépeignant la société japonaise contemporaine.

Écrit par : Lou | 01/10/2008

Effectivement, ça va faire un peu short... Donc : 2009 sera japonais, ou ne sera pas (on va dire que je suis dans ma phase préambule! ;-))

Écrit par : Gaël | 01/10/2008

C'est effectivement le style d'écriture à la japonaise. Ils ont souvent cette écriture épurée, presque dénuée de sentiment, froide et directe. Et souvent, comme tu le signales aussi, les nouvelles restent en suspens. On a une portion d'une vie, un extrait d'histoire... pas vraiment de fin. Une fois que l'on y est habitué, ça va mieux :)

Écrit par : InFolio | 01/10/2008

@ Lou : moi aussi je connais mal la littérature jamonaise, mais ce reccueil de nouvelles se prête bien à une première découverte...

@ Gaël : donc, 2009 japonais... Je suivrai cela avec attention et te piquerai sans doute des idées de lecture !

@ InFolio : j'ai beaucoup aimé ce style et je vais sans doute poursuivre ma découverte de la littérature japonaise... ce reccueil m'aura permis de prendre goût à ces 5 auteurs que je vais essayer de retrouver dans d'autres livres !

Écrit par : BlueGrey | 02/10/2008

Les commentaires sont fermés.