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15/02/2009

L'homme qui marchait sur la Lune – Howard McCord (1997)

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L'homme qui marchait sur la Lune s'appelle William Gasper, il a une cinquantaine d'année, et aime marcher donc, des jours entiers, et courir aussi, nu. Depuis cinq ans il arpente inlassablement la Lune, montagne de nulle part au cœur du Nevada. Il marche, escalade, attend, scrute l'horizon, contemple le ciel étoilé, marche encore. Il gravit la montagne, et la redescend.

Mais qui est donc l'homme qui marchait sur la Lune ? Un ascète, un promeneur mystique, un fugitif, un fabulateur, un illuminé, un fou dangereux ?

L'homme qui marchait sur la Lune est un assassin. Ancien tireur d'élite de l'armée américaine, vétéran de Corée, toujours assassin : « Je suis un assassin, de caractère comme de profession ». D'un ton détaché, il s'explique, ou plutôt il se raconte (ou invente, comme savoir ?). Il ne se justifie pas, ni n'attend aucun assentiment, simplement, il dit : « J'en suis aujourd'hui à cent quarante, et ne suis pas lassé, toujours pas lassé. »

Et sur sa Lune aride et désolée, il devine une autre présence. Qui le suit ? Une ombre, un autre tueur, ses propres délires ?

En un long monologue, le narrateur entraîne le lecteur dans son ascension au sommet de la Lune. On crapahute à ses trousses, sans savoir où il va, ni d'où il vient. Durant sa longue marche, il soliloque, indéfiniment, mêlant mysticisme, mythologie médiévale,et réalisme, mélancolie et détachement et nous entraîne peu à peu dans les égarements de sa conscience hallucinée, sur les chemins sinueux de la folie. Car si, au début, on pense cheminer avec un doux-dingue, un gentil illuminé, on se retrouve finalement en compagnie d'un psychopathe paranoïaque.

L'homme qui marchait sur la Lune est un roman à part, un étrange mélange des genres, entre éloge lyrique de la nature et thriller. C'est un livre sombre, un chouïa barré, déroutant et parfois même assez dérangent. C'est un récit sous tension, d'une grande maîtrise, au style lapidaire et incisif et à la langue à la fois précise et évocatrice. Quelques notes de dérision finissent de désarçonner le lecteur, déjà surpris par l'originalité du mélange des genres et la narration portée par un personnage totalement ambigu : intelligent, éclairé, à l'écoute de la nature et en même temps d'une froideur intérieure extrême.

« Qu'elles concernent l'art, l'amour ou la mise à mort, les valeurs sont une affaire personnelle. Une question de goût et de conventions, rien d'autre. Autant qu'il m'était possible de le faire, je mes suis toujours efforcé d'agir en ces domaines avec calme et raison. Je sais ce que j'aime et je sais ce que je veux. Je suis même prêt à me sacrifier pour les autres. Si je le veux. Je le veux rarement, c'est une des raisons pour lesquelles je vis depuis toutes ces années sur un territoire comme celui que m'offre la Lune : vaste et vide. »

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Howard McCord, L'homme qui marchait sur la Lune (The Man Who Walked to the Moon), traduit de l'américain par Jacques Mailhos, éd. Gallmeister, coll. Nature Writing, 2008 (1997), 133 pages, 18, 90 €.

Les avis de Cuné, Cathulu et Papillon.

11/02/2009

Mon blog change de look

Voilà, j'avais envie d'un peu de changement, de quelque chose de plus "clair"...

Ce n'est qu'un premier essai, la tête de mon blog risque de changer encore dans les jours qui viennent...

Mais vous pouvez déjà me dire ce que vous en pensez ?

09/02/2009

L'ombre de Montfort 1218-2001 – Patricia Parry (2005)

5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif 5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif Genre : thriller ésotérique

Lombre de Montfort.gif25 juin 1218 : lors du siège de Toulouse, Simon de Montfort, chef de la croisade contre les Cathares, est tué d'un bloc de pierre lancé des remparts.
21 septembre 2001 : aux portes de la ville rose, l'explosion de l'usine AZF provoque la mort d'une trentaine de personnes et fait plusieurs centaines de blessés.
Journaliste dans un grand hebdo parisien, Vincent Nadal cherche à rencontrer le médiatique docteur François de Montréjouls, des "Médecins de la Terre", qui serait impliqué dans la catastrophe. Mais ce dernier a disparu depuis quelques jours, laissant sa femme Béatrice sans nouvelles. A la recherche de François, Vincent et Béatrice sont entraînés dans une quête à travers le monde : de Toulouse à New York, de Venise à Istanbul, et jusqu'aux portes du Moyen-Orient. Dans l'atmosphère de tension post-11 septembre, ils se confrontent à une énigme vieille de plusieurs siècles que connaissaient déjà les ancêtres de François, qui se croisèrent en Palestine, au XIIe siècle et affrontèrent Simon de Montfort sous les murs de Toulouse...

L'ombre de Montfort se lit avec une belle facilité. La narration est maîtrisée, le récit bien construit. Il passe d'une époque à l'autre, du temps des croisades à nos jours, les événements du passé éclairant les événements présents, et cette architecture façon puzzle se déploie sans perdre le lecteur, jusqu'au final qui bien sûr donne alors la pleine compréhension de l'intrigue. On apprend aussi au passage quelques petites choses sur les cathares et les croisades (ceci dit, il ne s'agit pas d'un roman historique, et l'ésotérisme prend le pas sur le véridique). Quant à l'héroïne, Béatrice, femme forte et impétueuse, petite-bourgeoise ne se déchaussant jamais de ses Gucci, elle est attachante dans ses travers presqu'autant que dans ses qualités. En effet le style piquant n'hésite pas à égratigner les personnages principaux par de petites touches d'humour, comme autant de marques de distanciation montrant que finalement l'auteur ne prend pas non plus son récit trop au sérieux : « Vincent pousse un soupir, dans la meilleure tradition du roman pour jeune fille. Il ouvre un œil et s'apprête probablement à dire "Où suis-je ?" ».

Au final, une histoire plaisante et distrayante.

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Patricia Parry, L'ombre de Montfort, éd. Empreinte, coll. Lettres du Sud, 2005, 283 pages, 19,5 €.

Les avis d'Etoilesdesneiges et de YueYin.

Le blog de Patricia Parry

05/02/2009

Entre ma PAL et moi...

...c'est l'amour vache

 

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En effet depuis quelques jours, elle boude et refuse de me livrer ses trésors. Elle me toise avec mépris tandis que je la surveille du coin de l'œil. Lorsque enfin je m'approche d'elle, elle ne me tend que des livres qui m'ennuient. Pourtant, son contenu est alléchant, des livres triés sur le volet, des stars ! Kafka y côtoie Umberto Eco et Stephan Sweig ! C'est peut-être cela le problème d'ailleurs : les stars sont capricieuses, c'est bien connu !

Pourquoi donc, vous demandez-vous, ma PAL me fait-elle la tête ? Qu'ai-je donc fait pour mériter son dédain ?

Et bien je crois que notre désamour a débuté quand je l'ai mise à la diète : « tu es trop grosse ! » lui ai-je dit, de façon bien peu délicate, il est vrai. « Et puis tiens-toi bien, veux-tu ? Arrête donc de t'étaler comme cela, un peu partout dans l'appartement ! Je te retrouve avachie sur le canapé ou en piles biscornues à ses côtés, cachée sur ou sous la table basse, sous le lit, dans le buffet, dans les placards, dans le bureau, dans le frigo (o_O), tu es partout, tu m'envahis ! CELA NE PEUT PLUS DURER !!! »

Je l'ai donc mise au régime sec : plus d'achat tant qu'elle ne serait pas retombée à un poids raisonnable. Et puis je l'ai faite se tenir droite, bien rangée dans un casier exprès pour elle réservée dans ma toute nouvelle bibliothèque. Au début, il m'a semblée qu'elle comprenait mes arguments, et, malgré mon manque de tact initial, elle m'a laissée planifier son régime. Il faut dire que pour la faire entrer entière dans son compartiment, j'ai du la tasser un peu, alors elle a bien compris la nécessité de son rationnement ! Une fois son surpoids perdu, elle semblait même heureuse et à son aise dans son nouveau chez elle. Elle pavoisait, bien rangée, toute belle... Philippe Besson discutait avec Jean Teulé, Marguerite Duras avec Sylvie Germain... Régulièrement, certains de ses illustres membres déménageaient sur une étagère voisine pour y rejoindre le commun des "livres lus", et ma PAL semblait fière de tenir ses engagements d'amincissement. Bon, il y a bien eu un malheureux incident, une petite rechute, mais chut ! passons cela sous silence, car enfin, elle avait des excuses, et depuis elle se maintenait plutôt bien !

Mais voilà qu'aujourd'hui, elle se rebelle ! Elle joue les divas ! Elle exige d'accueillir anouveau en son sein des membres de l'Illustre Médiathèque. Elle veut tenir salon et reprend petit à petit possession de la table basse et du canapé ! Je crois qu'elle craque : elle en a assez de jouer à la petite PAL bien sage et rêve d'évasion.

Mais on connaît les risque en cas d'abandon abrupt d'un régime : gare à l'effet yo-yo ! Alors pour la remotiver, j'ai décidé d'utiliser un stratagème : « Fais-toi belle, lui ai-je dit, tes amis PAL-blogueuses veulent mieux te connaître (enfin, seule Armande semble curieuse de la connaître, mais ne le révélez pas à ma PAL, cela pourrait la froisser, elle est un peu susceptible depuis son régime). Je lui ai donc dit : tes amis PAL-blogueuses veulent mieux te connaître. Alors, je vais te prendre en photo et je vais te mettre à la une de mon blog ! Mais pour mériter un tel privilège, tu dois bien te comporter, tu comprends ? »

Donc, pour la photo, nous avons fait un bilan de l'opération amincissement. Et j'ai aujourd'hui la grande fierté de vous annoncer que ma PAL ne pèse plus que 15,5 kilos (ce qui représente une soixantaine de livres) !!! Nous tairons son nombre exact car ma PAL conserve quelques pudeurs : le sujet reste sensible pour elle. Et nous déplorons aussi un nombre indéterminé de fugitifs que nous n'avons pas cherché à rattraper, bien que nous ayons découvert certains des refuges de ces fuyards. L'angle entre le chevet et le lit semble ainsi être devenu un des lieux d'asile privilégié des évadés.

Voilà Armande, le fabuleux destin de ma PAL enfin révélé ! Logiquement, je devrais taguer maintenant 4 autres PAL-blogueuses, mais selon mon habitude, je laisse qui veut prendre la suite !

02/02/2009

Eloge de la caresse – François Solesmes (1989)

 

Eloge de la caresse.gifCe petit livre se présente comme étant un traité sur l'art de la caresse, un hymne au désir et au plaisir révélés par la main de l'homme explorant le corps féminin... Mmm, prometteur pour notre rendez-vous du club Lire & Délires ayant pour thématique "galipettes, muscles utiles et autres turpitudes". Hélas ! Un récit décousu, une écriture ampoulée, empesée et alambiquée, un style bouffi d'envolées pseudo-poético-lyriques rendent la chose illisible et même risible. Démonstration par l'exemple (spéciale dédicace à YueYin, qui adore cet extrait): « En présence de cette main d'homme, une peau - de femme, le plus souvent. Laquelle, bien plus que nous, exerce son sens du toucher. Que ce soit par nécessité ou par goût, elle sait d'expérience la mansuétude de la farine, le fourmillement de la semoule, la rugosité tempérée de l'avocat que l'on prend, puis, fendu, son onctuosité figée. » Haaa ! La mansuétude de la farine !!!

Le tout m'a laissé totalement froide et indifférente : le comble pour un récit érotique !

Conclusion : le poético-lyrique tue l'érotisme mais accentue le comique...

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François Solesmes, Eloge de la caresse, éd. Phébus, coll. libretto, 2006 (1989), 114 pages, 6,90 €.

Thématique : galipettes, muscles utiles et autres turpitudes
Chez les copines : ALaure, Anjelica, Choupynette, EtoileDesNeiges, Erzébeth et YueYin.