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16/09/2011

L'homme qui rêvait d'enterrer son passé – Neil Cross [2009]

L'homme qui rêvait d'enterrer son passé, Neil CrossTrop d'alcool, trop de drogue, et la fête tourne mal : Bob et Nathan se retrouve avec un cadavre sur les bras. Paniqués, terrifiés, ils décident d'enterrer la fille dans les bois. Puis c'est le silence. Quinze années durant lesquelles chacun tente d'oublier et de reconstruire sa vie. Mais un jour, Bob frappe à la porte de Nathan...

L'homme qui rêvait d'enterrer son passé est le récit d'une descente aux enfers, l'histoire d'un homme (Nathan) hanté par la culpabilité et aux prises avec les conséquences de la tragédie d'un soir qui va dévorer toute son existence.

En effet Nathan va passer sa vie à tenter de garder son secret et à essayer de ne pas se faire prendre. Entretenant un semblant de normalité sociale et professionnelle, Nathan se place pourtant en permanence au bord du gouffre, ne pouvant s'empêcher de revenir sur ce qu'il a fait. Il va additionner les mauvais choix, prendre des risques insensés et commettre quelques actions totalement déroutantes, voire malsaines. Car Nathan, complètement obsédé (et même fasciné) par ce qu'il a fait, éperonné par la peur et la culpabilité, s'enferre dans une situation intenable et se piège lui-même. Et finalement la tension, le suspens, vient justement de là : combien de temps va-t-il réussir à tenir ?

L'homme qui rêvait d'enterrer son passé est une franche réussite, porté par une écriture certes classique mais efficace et une construction déroutante. C'est un roman original et malin, un thriller singulier qui ne recèle pas de grandes scènes d'actions mais une tension psychologique permanente. Et si l'histoire commence en mode mineur, elle ne cesse de piéger son lecteur, à l'instar de ses personnages !

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e%2035.gif Neil Cross, L'homme qui rêvait d'enterrer son passé (Burial), éd. 10/18, 2011 (2009), 357 pages, 8,20 €.

17/05/2010

1974 – David Peace [1999]

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1974.gifNous sommes en 1974, dans la région de Leeds. Noël approche. Après Jeanette Garland et Susan Ridyard, la jeune Clare Kemplay vient de disparaître sur le chemin de l'école. Son cadavre sera bientôt retrouvé dans une tranchée, sur un chantier. Edward Dunford, reporter à l'Evening Post, est encore un néophyte qui fait ses premières armes dans l'ombre du journaliste vedette de la rédaction, Jack Whitehead. Mais ni le choc lié à la mort de son père, ni les coups bas de ce sale con de Jack Whitehead ne mettront à mal sa détermination : écrire enfin un article-scoop, un de ceux qui le propulseront à la une du journal, un de ceux qui lanceront sa carrière! Alors, au volant de la vieille voiture de son père, il sillonne les routes de l'Ouest du Yorkshire à la recherche d'indices susceptibles d'éclairer les meurtres de ces trois fillettes. Au début, il croit seulement chasser le scoop, mais plus il enquête, plus il découvre que bien des choses sont pourries au royaume d'Angleterre : crimes sordides, policiers corrompus, entrepreneurs véreux, élus complices... L'enquête d'Eddie va le conduire à une véritable descente aux enfers... Découvrir la suite...

21/12/2009

La délégation norvégienne – Hugo Boris [2007]

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La délégation norvégienne.gifSept personnes qui ne se connaissent pas, cinq hommes et deux femmes, tous grands chasseurs, sont venus des quatre coins de l'Europe pour assouvir leur passion. Ils se retrouvent dans une maison de chasse très isolée, en pleine forêt, comme hors du monde. La neige tombe sans discontinuer, le froid devient mordant, la forêt est sombre et glacée, inquiétante... Ils se sentent vite comme des prisonniers, cernés par les arbres, piégés par la neige. Alors montent les angoisses des uns, la paranoïa des autres. Au fil des pages, René Derain acquiert la conviction qu'il est condamné, qu'il va mourir. Pas de froid, ni de fatigue, ni de faim, ni de gangrène : il sera assassiné. Il le sait. Il le sent. Découvrir la suite...

15/11/2009

Disparu à jamais – Harlan Coben [2002]

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Disparu à jamais.gifSur son lit de mort, la mère de Will lui adresse ces derniers mots : « Il est vivant ». "Il", c'est Ken, le frère de Will qui a disparu 11 ans auparavant après le meurtre de la jeune voisine, Julie Meyer, dont il est accusé. Pendant toutes ces années, Will l'a cru mort ! Persuadé de son innocence, Will part à la recherche de Ken. Mais au même moment, sa compagne Sheila disparaît... Et ceci n'est que le début d'une enquête pleine de retournements de situation où l'on croise des adolescentes prostituées, des trafiquants sans scrupules, un tueur psychopathe, sans oublier, pour faire bon poids, la mafia et le FBI. Découvrir la suite...Enregistrer

06/10/2009

Le jeu de l'ange – Carlos Ruiz Zafón (2008)

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Le jeu de l'ange.gifBarcelone, années 1920. David Martin est un jeune écrivain famélique, esclave d'un roman-feuilleton qu'il produit pour un tadem d'éditeurs-escrocs et dont il ne retire ni argent, ni gloire. Jusqu'à ce qu'il rencontre un éditeur parisien énigmatique qui lui propose un pacte méphistophélique : contre argent et santé, il devra écrire « une histoire pour laquelle les hommes seraient capables de vivre et de mourir, de tuer et d'être tués, d'offrir leur âme, de se sacrifier et de se damner ». Bref, une nouvelle religion ! Mais du jour où il accepte ce contrat, la vie de David bascule vers le drame... Ajoutez à cela une maison gothique, une chambre secrète, des courses-poursuites dans les ruelles de Barcelone, des morts violentes et sanglantes, un soupçon d'ésotérisme, une histoire d'amour absolu et, en "special guest star", le célébrissime Cimetière des Livres Oubliés, et vous aurez un bon aperçu de ce qui fait le piment de ce thriller fantastique et baroque.

Après L'ombre du vent, livre magique et ensorcelant que j'avais adoré, j'étais très impatiente de découvrir le nouveau roman de Carlos Ruis Zafon, Le jeu de l'ange, qui n'est pas la suite du premier, mais qui le précède de 20 ans. Et ce nouveau roman s'avère à la hauteur du premier : même maîtrise du récit à la composition impeccable et implacable, même style foisonnant (enflé diront certains), même Barcelone brumeuse et mortifère, même typologie de personnages attachants, même "piquant" dans les dialogues... Il est donc vrai que cela peut paraître un brin répétitif par rapport au précédent roman, et que le style, quant à lui, peu paraître hâtif, approximatif même parfois (mais n'est-ce pas en partie dû à la traduction ?). Il s'avère toutefois suffisamment efficace pour nous faire tourner page après page, fébrilement, pris par un suspens savamment distillé. Quant au dénouement, bien que trop  "fantastique" à mon goût, il n'est pas parvenu à me faire oublier ma jubilation montante au fil des pages.

Enfin, ce livre est aussi un questionnement sur le travail d'écriture – ses affres et ses plaisirs – ainsi qu'un ardent plaidoyer pour la littérature, de petite ou grande facture. Presque tous les personnages de ce roman sont atteints de cette maladie rare, aussi virulente qu'improbable, dont nous autres LCA sommes aussi frappés : l'amour des livres. Entre obsession, fétichisme, vice, ou folie, les livres leur sont aussi précieux que l'oxygène. C'est dire si ce roman est délirant, car un monde où la littérature est aussi essentielle ne saurait être qu'extraordinaire ou farfelu !

« Un écrivain n'oublie jamais le moment où, pour la première fois, il a accepté un peu d'argent ou quelques éloges en échange d'une histoire. Il n'oublie jamais le moment où il a senti dans ses veines le doux poison de la vanité et cru que si personne ne découvrait son absence de talent, son rêve de littérature pourrait lui procurer un toit sur la tête, un vrai repas chaque soir et ce qu'il désirait le plus au monde : son nom imprimé sur un misérable bout de papier qui, il en est sûr, vivra plus longtemps que lui. Un écrivain est condamné à ce souvenir de ce moment, parce que, dès lors, il est perdu : son âme a un prix. »

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Carlos Ruiz Zafón, Le jeu de l'ange (El juego del ángel), traduit de l'espagnol par François Maspero, éd. Robert Laffont, 2009 (2008), 536 pages, 22 €.

Je remercie BoB et les éditions Robert Laffont pour l'envoi de ce livre.

Du même auteur : L'ombre du vent