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12/03/2012

[théâtre] Bullet Park - d'après John Cheever / Rodolphe Dana - Collectif Les Possédés

Bullet Park, Collectif Les PossédésRodolphe Dana met en scène Bullet Park, d'après le roman de John Cheever publié en 1969, œuvre qui plonge dans les névroses de l'Amérique banlieusarde des années 60.

Via le quotidien de deux familles voisines, les Nailles et les Hammer ("clous" et "marteau"), il dépeint l'American way of life et en révèle les contradictions. Car derrière les façades pimpantes de l'utopie pavillonnaire, tout se désagrège. Engoncés dans le carcan des conventions, les habitants de Bullet Park étouffent sous des règles sociales, culturelles et morales qui engendrent frustrations et désarroi existentiel. Découvrir la suite...

08/06/2010

Désert américain – Percival Everett [2004]

Désert américain.gifThéodore Larue, héros de ce roman farfelu, professeur d'université dépressif, s'en va se suicider. En chemin, il est interrompu par un camion qui percute sa voiture : il valdingue alors à travers le pare-brise et est décapité net ! Les services funéraires recousent la tête au corps vite fait, mal fait, et dans l'église, tandis que femme et enfants pleurent et que les collègues universitaires s'embourbent dans des éloges hypocrites, voilà que Ted se redresse et s'assied dans son cercueil ! Résurrection ! Et panique dans le public... Découvrir la suite...

08/09/2007

Le Bestial Serviteur du pasteur Huuskonen - Arto Paasilinna (1995)

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d8a2bbf792f564dfae9303a19604d17e.gifLe pasteur Oskar Huuskonen est en charge d'un petit bourg rural de Finlande aux fidèles gentiment toqués. Il est de plus affligé d'une épouse acariâtre et ses frasques adultérines, sa foi vacillante et ses prêches provocateurs («Le Diable rôde parmi nous tel un lion rugissant ! […] Mais quand Dieu lui cingle l'échine de son fouet, il y a du poil qui vole et le Malin chie dans son froc !») lui valent les foudres de sa hiérarchie. Pour parfaire le tableau ses paroissiens lui offrent, pour son cinquantième anniversaire, un ourson orphelin qu'il baptise Belzéb, diminutif de Belzébuth. La suite est rocambolesque : chassé par sa femme puis par son évêque, mais toujours flanqué de son fidèle Belzéb, le pasteur prend le large.

Avec désinvolture Paasalinna bouscule toutes les règles de la vraisemblance, tout en restant dans un cadre réaliste, ce qui confère à son récit légèreté, fantaisie, humour et poésie loufoque. L'ours Belzéb voyage avec son maître en taxi, train ou paquebot, il apprend à se brosser les dents, à danser le gopak et à repasser les chemises, et même à mimer les gestes de piété : faire le signe de croix, joindre les pattes, s'agenouiller, lever le museau vers les cieux, tenir une bible, prendre une mine pieuse et avoir l'air de prier... Plus son maître s'éloigne de la religion, plus Belzéb semble trouver la foi ! Le pasteur et son ours cheminent ainsi en une quête spirituelle entre Dieu, diable et extraterrestres.

Cette fantaisie burlesque et grinçante n'est pas entièrement gratuite et la cible principale de cette satire est évidente : le fanatisme religieux et plus globalement les institutions religieuses («C'est comme ça aussi à la télévision : plus les émissions sont idiotes, plus elles font d'audience. L'Eglise doit vivre avec son temps et abaisser d'un bon cran le niveau intellectuel de son message»). Paasilinna brocarde aussi au passage les conventions sociales et l'hypocrisie ambiante avec beaucoup d'humour.

L'histoire est fantaisiste, les personnages loufoques, le style alerte, la satire cocasse et pourtant... je me suis ennuyée ! Je me suis vite lassée des péripéties du pasteur et de son ours pour finalement me désintéresser totalement de leur destinée.

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Arto Paasilinna, Le Bestial Serviteur du pasteur Huuskonen (Rovasti Huuskonen petomainen miespalvelija), traduit du finnois par Anne Colin du Terrail, éd. Denoël & d'ailleurs, 2007 (1995), 306 pages, 20 €.

Du même auteur : La douce empoisonneuse

Bernard, du blog des livres, a beaucoup plus aimé ce livre que moi.