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25/10/2008

La Plume empoisonnée – Agatha Christie (1942)

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La Plume empoisonnée.gifGravement blessé dans le crash de son avion, Jerry Burton, le narrateur, part séjourner quelques mois avec sa sœur Joanna à Lymstock, village de la campagne anglaise, pour une convalescence au calme. Sitôt installés ils font la connaissance du voisinage, une kyrielle de personnages pittoresques, et sont la cible de lettres anonymes insultantes. Car dans l'habituellement paisible village sévit un corbeau malfaisant. Le notaire, le médecin, la femme du pasteur... tout le monde a droit a son courrier aux accusations aussi invraisemblables qu'odieuses. Et petit à petit le doute s'insinue dans les esprits de la petite communauté villageoise : il n'y a pas de fumée sans feu... Jusqu'au jour où l'épouse du notaire se suicide après réception d'une de ses lettres. La femme du pasteur décide alors de faire appel à Miss Marple afin d'élucider cette affaire.

Tout en ne négligeant pas le côté criminel de l'affaire, Agatha Christie semble avoir voulu privilégier une sorte d'étude sociologique ou de peinture de mœurs, mâtinée de comédie sentimentale.

En effet l'intrigue sentimentale occupe dans ce roman une place assez inaccoutumée par rapport au reste de l'œuvre d'Agatha Christie. Ce sont même en fait deux intrigues amoureuses croisées qu'y conduit Agatha Christie : celle de Joanna, la londonienne un peu futile qui ne résiste pas au plaisir de tester son pouvoir de séduction, et celle de Jerry qui, intrigué par la personnalité fantasque de Megan, jeune femme mal-aimée dans sa famille, va jouer les Pygmalion. Ces idylles parallèles du frère et de la sœur donnent un aspect "comédie hollywoodienne" assez inhabituel et amusant.

Quant à l'intrigue policière, elle y est elle aussi conduite de manière très inhabituelle, en deux temps asymétriques. Dans un premier temps, le récit se présente comme la chronique d'une petite ville frappée par une épidémie de lettres anonymes malveillantes. Le tout conté par un témoin étranger (et néanmoins parti prenante) au regard extérieur gentiment railleur. Dans le second temps, très bref, Miss Marple résout le mystère en un habile final en double détente. A noter que Miss Marple n'intervient que très tardivement dans ce roman, Agatha Christie semblant prendre un certain plaisir à développer son "étude de milieu" de la première partie.

 

BlueGrey

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Agatha Christie, La Plume empoisonnée (The Moving Finger), traduit de l’anglais par Elise Champon, éd. du Masque, coll. Masque Christie, 1994 (1942), 222 pages, 5,20 €.

Du même auteur : Cinq petits cochons