Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14/11/2006

Cul-de-sac - Douglas Kennedy (1994)

5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif

 

medium_cul_de_sac.gifDarwin, Australie : Nick Hawthorne, journaleux américain miteux, la quarantaine, célibataire, sans attaches ni grandes ambitions, est en partance pour le sud du pays avec le projet de le traverser de part en part. 3500 km de désert, une seule route en ligne droite, sans croiser personne, ou presque : première rencontre avec un kangourou, et seconde avec Angie la déjantée. Or, dans l'outback Australien, il y a deux règles fondamentales à connaître : Découvrir la suite...

07/11/2006

La ceinture - Ahmed Abodehman (2000)

5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif

 

medium_la_ceinture.gifAhmed Abodehman est né en 1949 dans le village d'Alkhalaf, dans la tribu des Kahtanis établie depuis des temps immémoriaux au creux des hautes montagnes de l'Assir en Arabie Saoudite. Après ses études à Ryad, il choisit de s'installer à Paris en 1982 où il exerce aujourd'hui la profession de journaliste : il dirige le bureau parisien du journal saoudien Al Riyadh.

«Mais je suis là, parmi vous, à Paris, à l'aube de l’an 2000 ! Qu'elle aventure pour moi qui ne connais pas même ma date de naissance ! Sans doute ne me voyez-vous pas, car je m'efforce d'être comme vous, gris, indifférent, pourtant je porte en moi mon village comme un feu inépuisable.»

Dans ce premier roman autobiographique publié en 2000, Ahmed Abodehman décrit le tiraillement entre la tradition et l'attachement à ses racines et son intégration à d'autres cultures. Mais surtout l'auteur-poète nous livre un long et émouvant poème d'amour au monde qui l'a construit, celui de son village natal où les enfants naissent imprégnés de musique et de poésie. Il nous livre son témoignage dans une langue où se mêle la fantaisie et les rêveries de l'enfance, une langue toute empreinte de fraîcheur, de tendresse et d'humour qui restitue la lente prise de conscience du narrateur de son identité et de sa personnalité dans un monde aux traditions millénaires qui se trouve confronté à l'irruption de la modernité par la construction, sur ordre du gouvernement, d'une école primaire. Face à ce défi lancé à sa tribu et plus largement au monde arabe, Ahmed Abodehman restitue la dimension poétique, culturelle et identitaire de son pays.

Un joli récit auquel il manque toutefois encore un petit quelque chose de difficile à définir pour qu'il prenne réellement son envol.

 

BlueGrey

 

Ahmed Abodehman, La ceinture, éd. Gallimard, coll. folio, 2003, 180 pages, 5,10 €.

06/11/2006

Gros-Câlin - Romain Gary (Emile Ajar) [1974]

5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif 5241f3784ad62eec1a01a08d1ab59ef3.gif

 

Gros Calin.gifMichel Cousin vit à Paris, travaille dans les statistiques et rêve d’une idylle avec Melle Dreyfus, une collègue. Mais surtout Michel Cousin souffre atrocement de solitude. Alors, pour combler le vide de son existence et à défaut de trouver l’amour chez ses contemporains, il adopte un serpent python, Gros-Câlin, capable de l’enlacer dans une puissante étreinte affectueusement. Mais élever un python de deux mètres vingt dans un 20m2 parisien n’est pas chose aisée...

Progressivement le lecteur comprend que le reptile est en fait une projection ou un prolongement de Michel Cousin lui-même. Il matérialise l’inadéquation du personnage à son environnement, sa peur de la solitude et son besoin d’affection et de liberté, son récit étant un poignant cri d’angoisse.

Ce livre repose à la fois sur l’histoire et sur le langage. En effet dès les premières lignes de ce livre-monologue inattendu Romain Gary met en garde le lecteur sur le langage employé par Michel Cousin : « Je dois donc m’excuser de certaines mutilations, mal-emplois, sauts de carpe, entorses, refus d’obéissance, crabismes, strabismes et immigrations sauvages du langage, syntaxe et vocabulaire. » Oui mais voilà, ces calembours, légers délires, mots employés pour d’autres, incorrections langagières volontaires et insensées, et autres figures de style, bien qu’ayant une vertu comique, m’ont passablement ennuyés et même agacés par leur surabondance. Honnêtement, j’ai eu du mal à finir ce récit.

Malgré cela j’ai relevé certains passages particulièrement farfelus, corrosifs, tendres ou simplement rigolots que j’ai bien apprécié et qui m’ont permis de persister et de finir la lecture de ce récit saugrenu :

« Il ne s’agit pas seulement de tirer votre épingle du jeu, mais de bouleverser tous les rapports du jeu avec des épingles. »

« Moi, j’étais ailleurs, avec mon sourire qui était content de me revoir. »

« D’ailleurs, mon problème principal n’est pas tellement mon chez-moi mais mon chez-les-autres. La rue. Ainsi qu’on l’a remarqué sans cesse dans ce texte, il y a dix millions d’usagés dans la région parisienne et on les sent bien, qui ne sont pas là, mais moi, j’ai parfois l’impression qu’ils sont cent millions qui ne sont pas là, et c’est l’angoisse, une telle quantité d’absence. J’en attrape des sueurs d’inexistence. »

« Beaucoup de gens se sentent mal dans leur peau, parce que ce n’est pas la leur. »

« Le fauteuil, surtout, m’est sympathique, avec son air décontracté, qui fume la pipe, en tweed anglais ; il semblait toujours se reposer après de longs voyages et on sentait qu’il avait beaucoup de choses à raconter. »

« L’amour est peut-être la plus belle forme du dialogue que l’homme a inventé pour se répondre à lui-même. »

« Peut-être qu’il entendait une musique intérieure formidable, avec caisses, violons et percussions et il voulait la faire écouter au monde entier dans un but de générosité, mais il faut un public, des amateurs, de l’attention, et des moyens d’expression, les gens n’aiment pas s’habiller et se déranger pour rien. C’est ce qu’on appelle, justement, de concert. La musique à l’intérieur est une chose qui a besoin d’aide extérieure, sans quoi elle fait un bruit infernal parce que personne ne l’entend. »

« Chacun de vous est entouré de millions de gens, c’est la solitude. »

« Jaime les coquelicots à cause du nom qu’ils portent, co-que-li-cots. C’est gai et il y a même là-dedans des rires d’enfants heureux. »

______________________________

Romain Gary, Gros-Câlin, éd. Gallimard, coll. folio, 1977, 214 pages, 5,10 €.

Du même auteur : L'angoisse du roi Salomon