29/11/2010
Les Nains de la Mort – Jonathan Coe [1990]
Londres, années 1990 : William, jeune pianiste, est témoin d'un meurtre commis par deux nains cagoulés. Seul témoin, donc suspect n° 1, il a juste le temps de s'enfuir avant l'arrivée de la police. Commence alors pour lui une nuit d'errance dans la ville, entrecoupée de souvenirs et de réflexions pour comprendre pourquoi et comment il en est arrivé là :
Jeune provincial monté à la capitale en quête de gloire, il végète depuis dans des groupes rock de troisième zone, entre enregistrement de titres calamiteux et concerts désastreux dans des bouges. Prisonnier d'une banlieue HLM déprimante, d'une histoire d'amour franchement bancale et d'un plan de carrière visiblement mal engagé, William sombre petit à petit dans la neurasthénie, sa vie s'empêtrant depuis des mois dans une longue série de frustrations et de malencontreux coups du sort.
Au bout de cette cauchemardesque nuit londonienne, la révélation ultime sur les auteurs du crime et leur commanditaire laisse un gout d'inachevé. Car si le style ironique et l'humour noir de Jonathan Coe font merveille, j'ai été déçue par l'histoire elle-même qui manque cruellement de profondeur et de crédibilité : l'errance de William s'apparente à une suite d'instantanés, certains cocasses, mais dépourvus de cohérence. Quant au final, il arrive en catastrophe et est lui-même assez catastrophique.
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Jonathan Coe, Les Nains de la Mort (The Dwarves of Death), traduit de l'anglais par Jean-François Ménard, éd. Gallimard, coll. Du monde entier, 2001 (1990), 228 pages, 18,29 €.
Du même auteur : Testament à l'anglaise, La Maison du sommeil & La pluie, avant qu'elle tombe.
14:32 | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : jonathan coe, littérature anglaise, angleterre, londres, musique, meurtre
25/11/2008
Musicalement vôtre
J'ai un tag musical en attente depuis... pfff ! La faute à Anjelica qui m'a tagguée du fameux tag que tout le monde connait, mais dont voici tout de même rappelée la règle du jeu :
- Choisir 5 chansons qui vous ressemblent et dire pourquoi
- Faire une petite playlist avec
- Rajouter en sixième position "The Song", celle que vous aimez d'amour, plus jamais vous ne pourrez vivre sans
- Et taguer 5 personnes de votre choix
Mais, mais, il est infaisable ce tag ! Comment ne sélectionner QUE 6 morceaux de musique ?!? C'est quasiment mission impossible !
Bon, après moult remue-méninges et tergiversassions, j'ai légèrement biaisé et j'ai décidé de vous livrer ma playlist du moment, c'est-à-dire ce qui passe en boucle entre mes oreilles ces jours-ci, des extraits musicaux qui ne font que refléter l'humeur du moment sans constituer une sélection réellement représentative de mes goûts intrinsèques...
(J'ai apparemment un petit problème d'affichage : impossible d'intéger à mon post les players Deezer, il va donc vous falloir cliquer sur les liens pour écouter ma sélection...)
Tout d'abord, ma dernière découverte en date : le groupe s'appelle "Three Days Grace" (3DG pour les intimes), c'est du rock canadien. Plus précisément (et d'après Wikipédia) du Hard Rock, Alternative metal et Post-grunge (vous m'en direz tant !), et j'adôôôre leur album "One-X", intégralement génial, idéal pour se réveiller le matin, et dont voici un extrait exprès pour vous par moi sélectionné : "Animal I have become".
Ensuite, une artiste : Tori Amos. J'adôôôre TOUT Tori Amos, et la dame est productive, très productive, alors ne choisir qu'un seul titre d'elle… pfff ! Dur ! M'enfin, en voici un donc, celui avec lequel j'ai découvert la madame : "Crucify".
De la pop-folk maintenant, avec le groupe norvégien "Minor majority", que ce cher Deezer ne connait pas... Donc pour les découvrir, allez ZICI !
Une artiste française enfin : Claire Diterzi, que j'ai découverte grâce à Choupynette, et dont j'adôôôre (encôôôre !) l'album et le titre "Tableau de chasse". Et son album "Boucle" n'est pas mal non plus !
Bien ! Il ne reste plus qu'une place dans ma sélection... Que mettre ? Un artiste dont je vous ai déjà parlé, mais dont je ne me lasse pas : Hrishikesh Hirway avec son groupe "The one AM radio" et le morceau "Flicker".
Et finalement, THE SONG A MOI : il s'agit de "Nessun dorma", extrait de "Turandot", opéra de Puccini. Je n'y connais ABSOLUMENT RIEN en opéra, mais cet extrait-là, ces 5 minutes là, je peux les écouter en boucle indéfiniment, et sans m'en lasser. Je ne sais même plus comment j'ai découvert ce morceau, tout ce que je sais, c'est qu'à chaque écoute, il me file des frissons partout. Et il m'arrive assez souvent, surtout le soir, de mettre en boucle les différentes versions que j'en ai et de les écouter en boucle, encore et encore et encore... pendant des heures... de quoi rendre totalement dingue n'importe qui d'autre, mais surtout de quoi m'émerveiller et me couper le souffle, encore et encore et encore...
Suivant la règle du jeu, il me faudrait maintenant tagguer 5 personnes, mais comme je pense que j'arrive bonne dernière et que tout le monde a déjà été taggué... Qui n'en veut ? Joli TAG en promo !
16:01 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : musique, tag
05/10/2007
[musique] The One AM Radio
Sur une idée de Thom du Golb, voici donc ma contribution au crossover entre blogs littéraires et blogs musicaux. Mais, avant de me lancer dans l'aventure, quelques explicitations s'imposent car je sens poindre des interrogations chez certains de mes lecteurs : Crossover ? Keskecékeça ? Le principe est simple : les blogueurs littéraires doivent écrire un article sur un album, artiste, groupe qui leur tient à cœur, et inversement les blogueurs musicaux doivent écrire un article sur un livre ou auteur qu'ils apprécient particulièrement... Enfin, doivent, ceux qui souhaitent participer s'entend, hein, Thom ne nous met pas de révolver sur la tempe non plus ! Bref, c'est-y pas une idée qu'elle est bonne ça, le crossover ? Excellente même ! Mais à m'y essayer, je me rends vite compte que ce n'est pas évident pour moi d'écrire un article musical. Autant je trouve relativement facilement mes mots pour parler d'un livre, autant pour un disque... Bon, j'aurais pu tricher et vous réactualiser LE post musical de ce blog, le seul, l'unique contributeur à ma rubrique musique moribonde, mais ce serait tricher, et tricher, c'est pas mon genre, non, non, non, puis c'est pas bô... Bien, il faut donc que j'arrête de tourner autour du pot et que je me lance. Alors, voilà : j'adore The One AM Radio, écoutez-en un extrait ici ou là ! Woilà woilà, c'est fait !
...
Nââân, je blague ! (hûhû, il fallait bien que quelqu'un le fasse, ce fut moi. Pour les autres participants au crossover, la blague est éculée si vous voulez vous y essayer après moi !)
Bon, reprenons. Je vais donc vous parler (ou du moins essayé de vous parler) de The One AM Radio. Et comme l'on se doit toujours de rendre à César, etc... merci à Blogo Rébarbatif de m'avoir fait (re)découvrir cet artiste au nom imprononçable : Hrishikesh Hirway.
Mais tout d'abord je vais vous raconter une petite histoire : comment ai-je découvert cet artiste, groupe à lui tout seul (ou comment dévier d'un article musical pour en arriver à parler de moi et ma vie, histoire de satisfaire mon ego). Je suis une insomniaque chronique et, pour occuper mes nuits d'insomnies, j'ai ce blog et j'ai aussi le surf. Or donc, par une nuit d'insomnie, et après de multiples clics au hasard de blogs en sites internet, j'arrive, sans trop savoir comment, en pleine nuit étoilée... et découvre la pop minimaliste, intimiste et hypnotique de The One AM Radio (qui n'a jamais aussi bien porté son nom que lors de ma séance de découverte... à 1h30 du matin !). Quelques temps après, alors que je ne retrouve plus ni la référence du site en question, ni le nom du groupe, et pense avoir perdu à jamais mes violons envoûtants (Shivers), je tombe sur un article de Blogo Rébarbatif présentant l'artiste en question... Le hasard fait bien les choses tout de même !
Bref, The One AM Radio c'est donc un artiste, Hrishikesh Hirway, unique membre permanent du groupe. The One AM Radio, c’est aussi 12 albums depuis 1998 : je ne prétendrais donc pas connaître tout de The One AM Radio, loin de là ! Mais, pour ce que j'en connais, la musique de The One AM Radio fait preuve d'un sens des ambiances épurées, magnifique collection de mélodies diluées. De la folk-pop minimaliste versant autant dans l'orchestral que dans l'organique et l'électronique, le tout saupoudré, par petites touches, d'instruments à cordes ou à vents. À mi-chemin entre simplicité et raffinement distingué, les chansons sont d'une beauté placide et évidente, portées par la voix feutrée, chuchotante et émouvante d'Hrishikesh Hirway. Il s'en dégage de prime abord une sensation de monochromie qui se dément progressivement. The One AM Radio présente une sonorité caractéristique et singulière, empreinte d'une nostalgie palpable.
Pour finir j'ajouterai juste qu'après avoir frénétiquement téléchargé tous les morceaux de The one AM Radio disponibles sur le web, j'ai depuis quelques temps déjà acquis un CD avec fenêtre sur mer... ça s'appelle A Name Writ In Water, c'est magnifique, lent et mélancolique, tout ce que j'aime. Et surtout, j'insiste, allez écouter ICI le morceau Shivers, que j'adôôôre.
BlueGrey
15:10 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (12) | Tags : musique
05/08/2005
[musique] Bourlingue - ToKo
Jazz manouche surprenant, festif, virevoltant et envoûtant, au rythme effréné, inspiré des musiques d'Europe de l'Est, et coloré de sonorités hispanisantes et orientales s'entremêlant de rock, jazz et même country (!).
ToKo est incontestablement un groupe de scène, fait pour la scène ! Son but est évident : créer une ambiance de fête, une musique vivante et terriblement entraînante qui donne envie de danser. Dans ToKo, pas de démonstration ni de longs solos pompeux, juste des mélodies simples et enivrantes qu'on se surprend à fredonner.
Créé en 2003, cette formation marseillaise est le fruit d'une rencontre improbable entre deux guitaristes autodidactes et énergiques adeptes du rock, du jazz et de la musique de Django Reinhardt et deux instrumentalistes à cordes du répertoire classique. Nous y rencontrons donc Alexandre Taveau à la contrebasse toute en sobriété et à l’accordéon, Lionnel Buzac à la guitare et au chant, Xavier Fernandes à la guitare, à l’harmonica et à la derbouka et Patricia Chaylade au violon manouche virevoltant.
Sans jamais se prendre au sérieux, les ToKo nous proposent quelques reprises hommages à leurs maîtres Django Reinhardt (Minor swing) ou Tony Murena (Indifférence), mais la quasi-totalité de leur partition est constituée de compositions originales aux titres absurdes et grinçants : Canicule, Les yeux rouges, Les poumons qui saignent, La valche folle, etc...
Leur premier album intitulé Bourlingue nous restitue cette diversité de sonorités et d'influences. On y retrouve les deux reprises sus-citées plus 12 titres originaux. Les ToKo insufflent à chacune de leur composition une petite touche d'originalité particulière : quelques notes de samba sur Bourlingue, une incursion country au milieu de Les yeux rouges, une touche d’orientalisme dans Les poumons qui saignent, une Valse à Bijou très dansante, un morceau justement intitulé Guinguette qui, sur sa seconde partie, a un faux air de famille avec Amélie Poulain de Yann Tiersen...
Au 11e morceau, La complainte de la roumaine dépressive, chant celtico-corse, petit interlude accordéon-voix entre Alexandre Taveau et Lionnel Buzac, on réalise qu'il n'y avait pas de voix jusque là, que de l'instrumental !
Bref, le swing manouche des ToKo est tout simplement captivant !
Et pour découvrir des extraits de leur album, rendez-vous sur leur site Internet : http://tokolesite.free.fr/
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Vu en concert le 30/07/2005 au festival Culturalité (Prémian).
22:30 Publié dans Musique | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : cd, musique, jazz
28/07/2004
[danse contemporaine] Heimat, où habitons-nous? (habitable) / Julika Mayer
Heimat se présente comme une « pièce pour un transat, une interprète et un musicien électroacoustique ». Nous assistons donc à une chorégraphie entre une danseuse et un transat (dessus, dessous, dehors, dedans...) sur fond de musique électro. Le spectacle questionne la façon de s'approprier des espaces, la relation du corps à l'objet, le rapport entre le vivant et l'inerte, basé sur le principe de la "danse-contact".
Bof bof.
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Heimat, où habitons-nous ? (habitable) / Julika Mayer
Spectacle conçu par Julika Mayer avec la collaboration artistique de Cendrine Gallezot (chorégraphie) et Bruno de Lavenère (scénographie)
Création sonore de Matthieu Dehoux
Avec Julika Mayer
Spectacle vu le 28/07/2004 au Festival d'Avignon Off
12:30 Publié dans Danse | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : avignon, danse, festival d'avignon off, transat, musique, électro