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19/07/2004

[cirque] Secret / Cirque Ici - Johann Le Guillerm

Johann Le Guillerm entre en piste, chaussé de fer, pour un spectacle en solo, entre "zen" et ferronnerie. Corps longiligne et élastique, protégé sous une cape gothique, et armé d'un fouet qui claque à vide, Le Guillerm, personnage solitaire, abstrait et un peu inquiétant, arpente la piste ceinte de filets de sécurité. Une à une, dans la pénombre du cercle éclairé au ras du sol par des machines animées, surgissent d'invraisemblables sculptures d'acier. D'habitude au cirque il y a des animaux. Là, les animaux sont des objets métalliques à métamorphoses. La piste de cirque devient avec Le Guillerm un laboratoire singulier dans lequel il se livre, numéro après numéro, à des expérimentations entre science, utopie, équilibre instable, mécaniques animées, mouvements perpétuels et autres "curiosités". Avec Le Guillerm, la matière prend vie : il dompte le métal, manie sabre et couteau, bois de charpente, encyclopédies et bouteilles de vin avec élégance. Le Guillerm est une funambule, un illusionniste, un équilibriste, un dompteur, un manipulateur, un faiseur d'objets, un inventeur qui court l'aventure entre mystères scientifiques et poésie. Découvrir la suite...

17/07/2004

[théâtre] Daewoo - François Bon / Charles Tordjman

Quatre femmes, quatre amies, quatre anciennes de l'usine. L'usine a fermé, la cinquième n'a pas supporté le poids du chômage et l'angoisse de l'avenir. Elle a préféré partir. Définitivement.

Les quatre amies se serrent les coudes. Elles parlent indéfiniment de l'usine, des plans de licenciement, de la lutte qui a suivi, du refus de perdre leur travail, des tentatives de reclassement, de l'angoisse des jours qui passent, toujours plus vides, de l'instabilité dans leur vie depuis l'évènement. Elles cherchent de quoi tenir, des raisons de continuer, entre colère et résignation.

Le propos est dur, amer, et les spectateurs ont peu de répits et peu raisons de rires. Une pièce qui serre le ventre, à voir comme un hommage à la noblesse de ces femmes que l'on a avilies.

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Daewoo
De François Bon
Mise en scène de Charles Tordjman
Avec Christine Brücher, Julie Pilod, Samira Sédira, Agnès Sourdillon

+ d'info sur la pièce Daewoo

Spectacle vu le 17/07/2004 au Festival d’Avignon In

15/07/2004

[théâtre] Peer Gynt - Henrik Ibsen / Patrick Pineau

Le chemin de Peer Gynt est rude : quatre heures et demie avec un personnage que son auteur ne lâche pas une seconde, de l'âge des chiens fous à celui de la vieillesse, passant de mensonges en aventures, jusqu'au retour du poète-voyageur dans sa Norvège natale, une fois fortune faite. On suit l'évolution du personnage principal et la manière dont il assimile les leçons données par la vie, jusqu'à la conclusion, au seuil de la mort : dans son obstination à être "soi-même", Peer Gynt est passé à côté de sa vie, et il ne comprend qu'à son retour que sa vérité à lui était depuis toujours auprès de Solveig.

Eric Elmosnino est un Peer Gynt canaille, sauvage et trépidant. Il passe avec brio du prince au clochard, peut dans l'instant mourir d'amour ou bondir à la poursuite de la fille du roi des trolls.

La première partie de la pièce, remplie de personnages fantastiques et imaginaires, de rencontres imprévues et de rebondissements, fortunes et infortunes du héros bouffon, hésite entre rêve et réalité. Quant à la seconde partie... Monologues excessivement longs... Long !

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Peer Gynt
D'Henrik Ibsen
Mise en scène Patrick Pineau
Avec Bouzid Allam, Gilles Arbona, Baya Belal, Nicolas Bonnefoy, Frédéric Borie, Hervé Briaux, Jean-Michel Cannone, Laurence Cordier, Eric Elmosnino, Aline Le Berre, Laurent Manzoni, Christelle Martin, Mathias Mégard, Cendrine Orcier, Fabien Orcier, Annie Perret, Julie Pouillon, Marie Trystram

Spectacle vu le 15/07/2004 au Festival d’Avignon In

[théâtre] Le colonel des Zouaves - Olivier Cadiot / Ludovic Lagarde

Sur scène Laurent Poitrenaux, en survêtement sombre, se tient les pieds rivés au sol. Grâce à un système d'amplification et de déformation des sons, l'acteur peut multiplier les protagonistes : il interprète à lui seul une dizaine de personnages excentriques et les voix qui vont avec, de même que les ambiances sonores et les bruitages qui les accompagnent. Il accomplit aussi une véritable performance gestuelle, mimant en accéléré les petites choses qui se passent en marge de ce qu'il raconte.

Quant au récit, il est centré sur les obsessions d'un domestique zélé. Il est fait d'un monologue très rythmé mélangeant leçons d'art ménager, dialogues, récit de service à table, fantasmes et autres délires... Lent éloignement du chemin de la réalité.

Olivier Cadiot : « Exilé dans son entresol, un domestique zélé tente d'améliorer son service. La conscience professionnelle tourne très vite à l'obsession dévorante. Il s'oblige à s'inventer des méthodes de plus en plus complexes et inutiles comme Robinson dans son île, cherchant à contrôler à l'infini tous les stades de son travail. Devenu encyclopédiste sans le savoir, cet autodidacte s'imagine qu'une accumulation de progrès minuscules suffira à lui faire réussir un vrai "Art Ménager". Diviser à la folie pour mieux régner. Leçon de service total.

Pour bien servir les gens, il faut connaître leurs goûts, il faut les écouter. Il finira par enregistrer leurs conversations, les transcrire, transformer sa cave en table d'écoute, et devenir espion de fait. Dur travail de reconstituer mot à mot la partition exacte de ce qu'il a entendu. Le monologue central mélange en une seule phrase propos de table, commentaires, fragments de discours et morceaux de dialogues. Il va convoquer des personnages virtuels, comme preuves à l'appui dans un procès privé. Reconstitutions de tableaux vivants en anamorphose. Pour échapper à ce cauchemar, notre héros file à fond dans la nature. Course à pied pour rassembler ses esprits. Cross pour avaler le passé. »

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Le colonel des Zouaves
D'Olivier Cadiot
Mise en scène et scénographie de Ludovic Lagarde
Musique de Gilles Grand
Avec Laurent Poitrenaux

Spectacle vu le 15/07/2004 au Festival d’Avignon In

13/07/2004

[théâtre] Un homme est un homme - Bertolt Brecht / Bernard Sobel

Au milieu de la scène, quatre chiffres géants et entrelacés (1/9/2/5) tiennent lieu de décor unique, un peu terne. Ce décor sert de pivot à la représentation : il va tourner sur lui-même, selon les scènes, semblant mimer «la transformation du porteur d'eau Galy Gay dans les baraquements de Kilkao, l'année mille neuf cent vingt-cinq», sous-titre de Un homme est un homme. Sur un ton qui semble hésiter entre le tragique et le comique, on nous raconte donc l'histoire du porteur d'eau Galy Gay, dépossédé de son nom et de son identité, et devenu chef de guerre malgré lui. Découvrir la suite...