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08/03/2012

[performance] 50 minutes / Pascal Rambert

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Kate Moran dans 50 minutes de Pascal Rambert.
© Elian Bachini

Rendez-vous à la collection Lambert, musée d'art contemporain d'Avignon, pour une performance spécialement crée pour Les Hivernales et annoncée comme une « évocation entre le 11 septembre à New York et le 11 mars à Tokyo ».

Kate Moran est en scène, hyper-féminine : débardeur blanc, jupe noire, bas, talons aiguilles. Petit à petit elle ôte ces attributs et se trouve nue. Lente déambulation de part et d'autre de la longue salle blanche et claire du musée. Poses. Avec aise et naturel, elle se livre aux regards, joue de son accent américain, cherche la complicité avec le public assit au sol, à ses pieds, entre en séduction. L'apparition est belle, mais on ne sait ou elle veut en venir. On attend la suite. Découvrir la suite...

15/04/2010

Netherland – Joseph O'Neill [2008]

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Netherland.gif« Il y eut une autre silence. Je me sentais, avant tout, fatigué. La fatigue : s'il y avait un symptôme constant de la maladie qui avait touché nos vies à ce moment-là, c'était bien cet épuisement. Au travail, nous étions infatigables ; à la maison, la plus petite manifestation de vie était au-dessus de nos forces. Le matin, nous nous réveillions pour pénétrer une lassitude maligne qui semblait simplement s'être ravivée pendant la nuit. Le soir, une fois Jake mis au lit, nous mangions en silence du cresson et des nouilles transparentes que ni l'un ni l'autre n'avions la force de sortir des emballages carton ; nous allions somnoler chacun notre tour dans la baignoire ; et nous ne parvenions pas à rester éveillés le temps d'une émission de télévision. Rachel était fatiguée et j'étais fatigué. Une situation banale, certes – mais nos problèmes étaient banals, c'étaient les problèmes dont on parle dans les magazines féminins. Toutes les vies, je me souviens avoir pensé, finissent par se retrouver dans la rubrique « Conseils » des magazines féminins. »

Hans, le narrateur, est un analyste financier d'une trentaine d'années. Il est né et a grandi aux Pays-Bas, puis est parti travailler à Londres, s'y est marié avec Rachel, avant de s'installer en famille à New York. C'est au cours des mois qui suivent les attentats du 11 septembre 2001 que se déroule l'essentiel de l'action du roman : Hans vit désormais en solitaire dans la métropole traumatisée, sa femme étant retournée en Angleterre en emmenant leur petit garçon.

Désœuvré, paumé, Hans occupe son temps libre en jouant au cricket, et fait la connaissance de Chuck, un énigmatique "homme d’affaires", son double inversé. Hans est un émigré blanc originaire de la vieille Europe, Chuck est un émigré noir originaire de Trinidad. Hans est en retrait, hésitant et se laisse porter par les événements, Chuk est hâbleur et flambeur et crée l'événement. C'est sur leur passion commune du cricket que se fonde leur coup de foudre amical, qui durera quelques saisons, le temps pour Hans de reprendre le cours de sa vie, le temps pour Chuck de disparaître de façon mystérieuse...

Netherland est un roman ambitieux qui cherche à parler du monde d'aujourd'hui à travers le prisme d'une vie ordinaire saisie dans un moment de chaos. Il met ainsi en parallèle l'intime et l'époque : la crise existentielle que connaît Hans au désarroi new-yorkais post-11 septembre. Et si les déboires conjugaux d'Hans paraissent assez dérisoires rapportée à l'échelle de la secousse planétaire que furent les attentats du 11 septembre 2001, elle y est pourtant intrinsèquement liée. A travers le parcours et les pensées de Hans, spectateur dépassé d'un monde bouleversé et de sa propre vie, et à travers son émouvant tableau de New York, Joseph O'Neill sonde l'Amérique post-11 septembre, sur un constat désenchanté de désarroi et d'incompréhension du monde.

Mais si la mélancolie latente à ce roman n'est pas désagréable, on ressent aussi et surtout à cette lecture un profond ennui. Rien de franchement raté pourtant : c'est bien écrit (une écriture spontanée, des phrases longues et élégantes), bien pensé, bien construit (dans un flot de souvenirs savamment désordonnés), mais... Ça ne marche pas... Pas pour moi en tous cas.

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Joseph O'Neill, Netherland, traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Anne Wicke, Ed. de l'Olivier, 2009 (2008), 296 pages, 22 €.