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28/08/2009

Silas Marner – George Eliot (1861)

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Silas Marner.gifInjustement accusé de vol, trahi par son meilleur ami, abandonné par la jeune femme qu'il aime, le tisserand Silas Marner quitte la ville pour s'établir dans la petite communauté campagnarde de Ravenloe. Pendant 15 ans, il va vivre reclus chez lui, à bonne distance des autres villageois qui éprouvent quelque méfiance à son égard, à tisser et à amasser de l'or. Mais un jour son pécule lui est dérobé : la perte de son trésor et l'arrivée dans sa vie d'une petite fille abandonnée vont lui enseigner ce qu'est la vraie richesse et sa propre valeur. Parallèlement, les Cass, la famille la plus aisée de la région, connaissent également quelques aléas : l'ainé, Godfrey, possède un lourd secret qui pourrait compromettre son mariage avec la jolie Nancy Lammeter, et le cadet, Dunstan, en profite pour soutirer à son frère de quoi financer sa vie dissolue.

George Eliot (de son vrai nom Mary Ann Evans) est considéré comme l'un des plus grands romanciers anglais du XIXe siècle, dans la lignée des auteurs réalistes. Et en effet elle décrit superbement société rurale anglaise victorienne : elle dépeint avec talent la communauté villageoise de Raveloe et les us et coutumes de l'époque, ainsi que les différentes classes sociales et leurs relations. J'ai aimé son sens de l'observation, ses descriptions précises, concrètes et réalistes du milieu provincial et rural, ses portraits habilement croqués de paysans, de même que sa critique de mœurs, fine et sensible. Ainsi, tous les passages où apparaissent les habitants du village (à l'auberge, les invités du bal...) sont à la fois plein de vérité et de drôlerie, sans être caricaturaux.

Mais la tendance moralisatrice de l'histoire compromet le charme de cette œuvre. En effet, le récit est doublé de commentaires interstitiels et de considérations abstraites qui empâtent et étouffent la narration. De plus, les préceptes énoncés sont péremptoires et banals : la richesse matérielle n'est rien en comparaison de l'amour ; un ordre supérieur indéfini (la providence ? Dieu ?) veille a ce que les bons soient récompensés et les méchants punis ; les épreuves traversées peuvent être l'occasion d'un rachat ou la condition même d'un bien ultérieur... Ce symbolisme moraliste simpliste un brin naïf plombe le récit qui, sans cela, aurait pu rester plaisant.

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George Eliot, Silas Marner, traduit de l'anglais par Pierre Leyris, éd. folio, 1980 (1861), 314 pages.

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Un livre proposé par Keisha.
Les avis de Chimère, Pascale, Yoshi73, Restling, Leiloona & Isil.

Commentaires

Un roman que j'ai eu du mal à apprivoiser ... il ne m'en restera pas grand chose d'ici quelques années.
Enfin, si ... une belle histoire entre un père et sa fille. :)

Écrit par : Leiloona | 28/08/2009

ARghhhh de la morale!!! J'étais tentée mais je ne sais plus trop! M'énerve, de me faire faire la morale dans un livre!!

Écrit par : Karine:) | 28/08/2009

ah ben zut ce sera mon premier elliot et j'aurais bien aimé l'apprécier ;-)

Écrit par : yueyin | 28/08/2009

J'ai eu du mal à rentrer dedans mais la fin est passée comme une lettre à la poste. Et je n'ai pas trop été gênée par le ton moralisateur de l'auteure.

Écrit par : Restling | 30/08/2009

ah, la morale.. bon, moi j'ai le moulin sur la floss, quelque part dans ma PAL...du coup, suis moins pressée!

Écrit par : choupynette | 06/09/2009

@ Leiloona : tu as raison, la relation père-fille est joliment évoquée, et c'est sans doute ce que je retiendrai finalement moi aussi de cette lecture.

@ Karine :) : ça m'agace la morale dans les livres !

@ yueyin : mais peut-être l'apprécieras-tu, toi...

@ Restling : la dernière partie du livre est, il est vrai, plus agréable à lire.

@ choupynette : bhâ moi, "Le moulin sur la Floss", c'est sûr que je ne le lirai pas ! Sûr et certain même !

Écrit par : BlueGrey | 17/09/2009

Je l'ai aimé aussi pour son sens de l'observation, ses descriptions précises, concrètes et réalistes du milieu provincial et rural.

Écrit par : emule | 13/12/2009

Les commentaires sont fermés.