11/06/2010
Pourfendeur de nuages – Russell Banks [1998]
Owen Brown est maintenant un vieil homme... Au fil de ses souvenirs, parfois sereins mais bien souvent tumultueux et violents, il retrace peu à peu, sous la forme d'une monumentale lettre entre confession et témoignage, ce que furent la vie, le caractère et l'engagement de son père, John Brown, figure emblématique du mouvement abolitionniste américain. Loin de la vision purement historique et héroïque de l'homme célèbre et engagé, le récit filial livre, petit à petit, une autre vérité et dépeint un autre John Brown : un père de famille nombreuse à la personnalité écrasante, autoritaire, ambitieux, puritain confit en religion ; un idéaliste qui dérive vers le fanatisme, vers l'action armée et le terrorisme pour devenir le capitaine d'une sanglante guérilla dans laquelle il enrôle ses fils et ses proches, et dont il devient le martyr quand il est exécuté en 1859 après une longue croisade contre l'esclavage. Découvrir la suite...
18:36 Publié dans => Challenge 100 ans de littérature américaine | Lien permanent | Commentaires (14) | Tags : russell banks, littérature américaine, etats-unis, abolitionnisme, abolitionniste, guerre de sécession, esclavage, john brown, fanatisme, racisme, religion, terrorisme
15/07/2006
[photo] Esclavage domestique – Raphaël Dallaporta & Ondine Millot
Ce travail est un documentaire photographique de sensibilisation au problème de l'esclavage moderne. Réalisé en collaboration avec le Comité Contre l'Esclavage Moderne, il vise à rendre compte de l'existence, en France, de ce phénomène. En effet chaque année en France le CCEM reçoit 300 signalements concernant des "employées de maison" maintenues dans un état de servitude et d'isolement. Il s'agit la plupart du temps de femmes (88% des signalements), souvent jeunes (30% sont mineures), qui ont quitté leur pays sur la promesse d'une vie meilleure, d'une formation ou d'un travail. A leur arrivée en France elles se retrouvent privées de papiers et de salaires, corvéables à merci, enfermées et maltraitées par leur "bienfaiteur". Pourtant vous ne serez probablement jamais confronté à cette forme d'esclavage moderne car il se dissimule derrière les façades muettes d'immeubles cossus des Champs-Élysées, de pavillons bordés de pelouse, de tours HLM de banlieue...
Plutôt que de tourner son appareil vers les victimes Raphaël Dallaporta a photographié l'extérieur de ces habitations, les architectures, à l'adresse exacte où ont été signalés les cas d'esclavages domestiques. Il a capté les façades ordinaires et familières de ces bâtiments de façon frontale et distancée, sans présence humaine, pour accentuer l'anonymat des façades. À côté de chacune de ces photos ordinaires Ondine Millot ajoute, en miroir, les témoignages de ce qui c'est passé dans ces lieux : «Pendant quatre ans, de 1994 à 1998, Henriette a travaillé douze heures par jour, sept jours sur sept. Elle a dormi par terre, sur une natte, dans la chambre des enfants, se relevant la nuit pour donner les biberons au bébé. Sa nourriture : une boîte de corn flakes par mois, et "l'autorisation" de racler les restes dans les assiettes de la famille, après le repas». Après Henriette, 15 ans, viennent Yasmina, Diouma, Salimata... les histoires se répètent et se ressemblent.
Dans de petits cadres de bétons, photographies et textes sont juxtaposés pour dénoncer. Contraste du banal confronté au sordide. Sobre et poignant.
BlueGrey
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Esclavage domestique – Raphaël Dallaporta & Ondine Millot
Du 4 juillet au 17 septembre 2006
Rencontres photographiques d'Arles (Atelier des Forges)
http://www.esclavagemoderne.org
Exposition vue le 15/07/2006
18:05 | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Arles, photographie, exposition, rencontres photographiques Arles, esclavage