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21/09/2009

Les villes invisibles – Italo Calvino (1972)

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Les villes invisibles.gifPour écrire Les villes invisibles, Italo Calvino est parti de sa fascination pour Le livre des merveilles, de Marco Polo, où celui-ci dicte à son compagnon de prison de Gênes, en 1296, une narration de ses voyages en Orient au service de l'empereur Mongol Kübilaï (qui acheva la conquête de la Chine). Italo Calvino invente la situation contraire : Marco Polo, voyageur-explorateur, raconte à Kublai Khan les villes qu'il a visité au cours de ses ambassades. Des villes réelles ou fantasmées, appartenant au passé, au présent, ou au futur, et portant toutes un prénom féminin. Si au début on imagine des villes plutôt orientales, ayant un peu l'impression d'être plongé dans l'univers fantasmagorique des contes des Milles et une Nuit, peu à peu, l'atmosphère évolue et nous amène dans des mégapoles contemporaines.

Le livre regroupe ainsi cinquante-cinq villes au total, chacune décrite sur une à trois pages maximum, hiérarchisées en onze thématiques (les villes et la mémoire, les villes et le désir, les villes cachées, les villes et les morts, les villes et les signes...), et les chapitres sont entrecoupés de dialogues entre Marco Polo et Kublai Khan, des dialogues aux allures philosophiques assez énigmatiques.

Les villes invisibles est un livre étrange, entre fiction et recueil de poésie, mais l'élégance de l'écriture de Calvino ne suffit pas à maintenir l'intérêt, le procédé narratif, répétitif, devenant vite lassant. Toutefois, dans l'ensemble de ces villes, on en trouve toujours une qui nous touche plus particulièrement. Pour moi ce fut Isidora :

« Il vient à l'homme qui chevauche longtemps au travers de terrains sauvages, le désir d'une ville. Pour finir, il arrive à Isidora, une ville où les palais ont des escaliers en colimaçon incrustés de coquillages marins, où l'on fabrique lunettes et violons dans les règles de l'art, où lorsque l'étranger hésite entre deux femmes il en rencontre toujours une troisième, où les combats de coqs dégénèrent en rixes sanglantes mettant aux prises les parieurs. C'est à tout cela qu'il pensait quand il avait le désir d'une ville. Isidora est donc la ville de ses rêves : à une différence près. Dans son rêve, la ville le comprenait lui-même, jeune ; il parvient à Isidora à un âge avancé. Il y a sur la place le petit mur des vieux qui regardent passer la jeunesse ; lui-même y est assis, parmi les autres. Les désirs sont déjà des souvenirs. »

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Italo Calvino, Les villes invisibles (Le città invisibili), traduit de l’italien par Jean Thibaudeau, éd. du Seuil, coll. Points, 199 pages, 6 €.

Les avis de Pascale, Goelen, Yoshi73, Leiloona & Restling.