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11/08/2009

Lune sanglante – James Ellroy (1984)

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Lune sanglante.gifLune sanglante est le premier volume d'une trilogie (les deux autres volumes étant À cause de la nuit et La colline aux suicidés) mettant en scène le sergent Lloyd Hopkins, un flic ambigu, doté d'une intelligence remarquable et d'une intuition à la limite du surnaturel, et obsédé par le crime et le sexe...

Suite à un meurtre particulièrement barbare, le sergent Hopkins s'intéresse à tous les meurtres non résolus commis depuis quinze ans dans le comté de Los Angeles et dont les victimes ont été des femmes. Il découvre que sa récente victime est la dernière d'une longue série... Mais Lloyd va devoir mener seul son enquête car sa hiérarchie refuse d'admettre avoir laissé un serial killer agir en toute impunité pendant presque vingt ans. L'affaire du Massacreur d'Hollywood ne fait que commencer...

Considéré comme un "classique" de la "littérature noire", Lune sanglante est l'un des premiers polars à adopter une narration développant en parallèle d'une part l'itinéraire du tueur et d'autre part le parcours du flic le traquant, en un combat archétypal de la lutte du bien contre le mal (par moment l'ambiance du livre frôle le mysticisme), mais sans manichéisme simpliste pour autant. Car les personnages sont tous ambivalents. Le tueur, traumatisé par une enfance de souffre-douleur, collectionne les meurtres de femmes en se convaincant de les sauver ainsi de leur propre déchéance. Le flic a une intelligence remarquable et un palmarès imbattable, mais aussi une psychologie torturée et des démons intérieurs implacables. Il a pour obsession de lutter contre le vice et de préserver l'innocence, quitte à sacrifier carrière et famille à son absolu. Ainsi donc, si le combat se déroule entre deux hommes, il est aussi et avant tout intérieur, symbolisé dans les contradictions de la personnalité d'Hopkins.

Chez Ellroy, on devine une grande tendresse envers le genre humain, tendresse qu'il s'ingénie à dissimuler sous un style sec, cru et violent, parfois presque écœurant, et dégageant des miasmes de sensualité, de transcendance et de désespoir.

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James Ellroy, Lune sanglante (Blood on the Moon), traduit de l'américain par Freddy Michalski, éd. Rivages/noir, 2001 (1984), 286 pages, 8,40 €.

Du même auteur :
> Brown's requiem
> Le Dahlia Noir